Ex Ilva, le clash s’élargit de l’utilisation des fonds publics aux réglementations judiciaires


Jusqu’à présent, le conflit sur Acciaierie d’Italia, anciennement Ilva – à la lumière du nouveau décret-loi – a principalement concerné les fonds publics. Notamment les 680 millions qu’Invitalia, le partenaire minoritaire de l’entreprise, s’apprête à débourser. Avec le directeur général Lucie Morselli qui déclare que l’investisseur, c’est-à-dire ArcelorMittal« a avancé près de deux milliards et maintenant c’est au tour de l’actionnaire italien », c’est-à-dire Invitalia, tandis que les syndicats et les institutions territoriales, la région des Pouilles et la municipalité de Tarente demandent que les nouvelles ressources ne soient pas un « cadeau » à l’entreprise mais sont liés aux objectifs.

Pour les syndicats, le redémarrage de la production et le passage de l’Etat à la majorité (60 %) dans l’entreprise. Pour la Municipalité de Tarente, un accord programme qui repositionne complètement l’usine sur la production d’acier vert et sur les fours électriques afin de réduire les émissions polluantes. Maintenant, cependant, le conflit s’élargit. Et à partir des fonds, il s’étend également à la partie purement judiciaire du décret-loi (le numéro 2/2023, « Mesures urgentes pour les plantes d’intérêt stratégique national », actuellement à l’étude par Palazzo Madama).

C’est le PDG Morselli qui lance l’offensive sur les normes judiciaires au moment même où les syndicats, les institutions et le monde écologiste réclament leur réduction des effectifs (les deux premiers sujets) voire leur suppression totale (les écologistes). C’est toute la partie controversée qui est définie comme un bouclier pénal, que le décret réintroduit comme une mesure à caractère général, après que le Parlement, à l’automne 2019, a supprimé le bouclier pénal qui existait jusque-là pour ArcelorMittal.

De la saisie au contentieux, les demandes des entreprises

Entendu par la commission Industrie du Sénat, Morselli dénonce plus d’un aspect, demandant des modifications et des ajouts. En particulier, il demande que les règles de saisie (article 6, le juge ordonne la poursuite de l’activité avec l’assistance d’un administrateur judiciaire) soient également étendues aux cas où la saisie a eu lieu mais l’autorité judiciaire a également nié la sa révocation. Et c’est précisément le cas de Tarente où les plantes sont saisies depuis juillet 2012, accordées avec droit d’usage à la société Ilva sous administration extraordinaire, qui en est propriétaire, a demandé leur libération en mai 2022 mais s’est vu barrer la route du Public Parquet et Cour d’assises.

Selon Morselli, l’article sur la saisie « devrait également être étendu aux sites stratégiques qui ont demandé la révocation et ont été refusés, faute de quoi il pourrait ne pas s’appliquer à l’Acciaierie ». Et encore : la confiscation facultative (et la cour d’assises de Tarente, avec l’arrêt « Ambiente Svenduto », a soumis les plantes de Tarente à la confiscation, confiscation qui ne sera cependant exécutoire que si elle est confirmée par la Cour de cassation) n’est pas applicable sur des sites stratégiques comme l’ancienne Ilva. En outre, le PDG propose, après la centralisation de la juridiction pénale à Rome, que la juridiction administrative qui devrait concerner l’ex-Ilva soit également déplacée vers la capitale. En d’autres termes, transféré au TAR du Latium et retiré du TAR de Lecce.



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