La neuvième journée du championnat verra également le curieux duel entre l’avant-centre de retour après trois semaines de pause et le troisième gardien des Rossoneri, quarante ans. Voici comment les deux adversaires se préparent pour la nuit à San Siro
Comment vont Milan et la Juve à la veille du grand match de dimanche soir à San Siro ? Les Rossoneri sont décimés par les absences, mais sont premiers du classement et viennent d’enchaîner 4 victoires consécutives ; les bianconeri, à leur tour accablés par les forfaits dus aux suspensions et aux blessures, n’atteindraient pas les leaders du championnat même s’ils gagnaient et lors des derniers matchs de poker, il n’y a eu que deux victoires. Il va sans dire que ce match ne décidera pas du championnat, mais il est très délicat pour les deux, avec la Juve au seuil du premier grand match de la saison, et après des journées difficiles en dehors des terrains.
Forme mentale
Milan ici: on est au sommet, et levez la main si vous aviez le courage de le prédire après les cinq gifles du derby. Depuis ce malheureux après-midi de mi-septembre, le Diable n’a plus jamais perdu : une série sans tache de six matchs – 4 victoires d’affilée en championnat, 2 nuls en Ligue des Champions – qui lui a redonné une forte estime de soi. Même les deux zéros européens ont paradoxalement joué leur rôle, car l’équipe est sortie de ces matches avec la conscience qu’ils auraient pu être des victoires dans les deux cas.
La Juventus ici: après Pogba, voici Fagioli : le club de la Juventus est touché par la deuxième « affaire » depuis le début de la saison qui a entraîné la disqualification d’un de ses joueurs. Le groupe est solide, mais si la concentration après une pause est toujours une inconnue, elle le devient encore plus après des journées agitées.
Milan ici: bien, en termes généraux. Dans le sens où Milan a tenu les 90 minutes sans problème majeur. La victoire de Genoa dans un match très compliqué en est une preuve éclatante. Mais comme toujours dans ces cas-là, plusieurs joueurs reviennent avec beaucoup plus de minutes dans les jambes des équipes nationales, et cela aura inévitablement un impact. Des forces à mesurer soigneusement par Pioli, puisque – contrairement à la Juve – l’heure de la Ligue des champions sonnera pour le Diable mercredi.
La Juventus ici: l’équipe est en bon état. Les dernières performances médiocres, de la défaite contre Sassuolo au match nul précaire contre l’Atalanta, n’ont montré aucune limite en termes de forme physique, mais des bégaiements dans l’approche du match et dans les phases individuelles qui composent un match.
Milan ici: une blessure grave : celle contre le Nigeria de Chukwueze, blessé à la cuisse et absent pendant environ un mois. Non pas que Samu était en grande forme, loin de là, mais il manquera quand même dans les rotations sur le flanc offensif droit. Aussi parce que Pulisic, qui connaît un moment de grâce partout où il joue, vient de jouer 120 minutes (avec 2 buts et une passe décisive) aux USA.
La Juventus ici: l’addition est lourde, puisque Danilo revient avec une blessure musculaire à la cuisse gauche qui guérira en 20 jours. Rabiot et surtout Yildiz reviennent avec le sourire : aux qualifications de la France et de la Turquie pour l’Euro24, pour le jeune talent s’ajoute la joie de ses débuts en équipe nationale, lors du match victorieux à l’extérieur en Croatie.
Infirmerie
Milan ici: certainement un point sensible. En plus des Bennacer et Caldara « habituels », il y a l’arrêt assez long de Chukwueze. Et puis, pire encore, le problème au mollet de Sportiello, qui devait remplacer Maignan suspendu : le troisième gardien Mirante jouera. Enfin, il faudra évaluer l’état de santé de Kalulu, Krunic et Loftus-Cheek, de retour de problèmes physiques qui ont duré quelques semaines. Rappelons qu’outre Maignan, Hernandez sera également disqualifié.
La Juventus ici: Allegri doit se passer des Brésiliens : en parlant de Danilo, Alex Sandro est également toujours aux stands. Comme De Sciglio, qui sera le dernier à revenir. Le doute concernant Chiesa n’est pas encore levé : il est rentré tôt de la retraite italienne en raison de la fatigue et a repris l’entraînement avec le groupe vendredi. Après avoir raté le dernier match d’avant-trêve, son retour sur le banc est probable. Avec la disqualification de Fagioli et Pogba, les rotations sont nettement raccourcies à la Juventus.
Le plus fort
Milan ici: il y a deux noms, et ils sont désormais une constante dans cette première partie de saison : Tomori et Pulisic. L’international anglais – ce n’est pas un hasard s’il est réapparu dans l’équipe de l’entraîneur Southgate – est l’emblème d’une équipe qui n’a encaissé qu’un seul but lors des six derniers matches. Pulisic marque contre Milan, marque pour l’équipe nationale, produit des passes décisives : moment de grâce.
La Juventus ici: il est difficile d’avoir un coup sûr, notamment parce que Vlahovic lui-même sera de retour après avoir raté deux matches de championnat ainsi que l’équipe nationale. La Juve attend le départ de Rabiot, qui aurait dû terminer sa préparation physique et, en tant que vice-capitaine, se sentir investi d’une responsabilité renouvelée, compte tenu des absences de Danilo et Alex Sandro.
Le geste surprise
Milan ici: les inconnues dansent surtout sur les plaques centrales du terre-plein. Krunic devrait être éligible au recrutement, mais il vient d’un court arrêt et donc Pioli pourrait offrir une nouvelle vitrine à Adli. Et si, au lieu de cela, devant la défense, Musah se retrouvait là ?
La Juventus ici: les possibilités de choix des hommes sont plutôt limitées en raison des nombreuses absences, deux innovations possibles : un recours massif à un jeune joueur de l’équipe de jeunes – Yildiz le plus probable – ou un changement de formation, d’entrée ou en lice, avec le 4-4-2 qui pourrait remplacer le 3-5-2 habituel.
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