Espace, la France crée (à elle seule) une nouvelle société de lanceurs Maia


La France avance avec le projet MaiaSpace, la nouvelle société créée par ArianeGroup pour construire des mini-lanceurs réutilisables, capables d’emporter en orbite des satellites de 500 à 1 500 kilogrammes. La société a été créée en tant que start-up d’ArianeGroup, la société contrôlée conjointement par Airbus et Safran, deux géants de l’aérospatiale contrôlés par l’État français (Airbus avec l’État allemand). La guerre n’a pas arrêté les programmes français. Yohann Leroy, ancien directeur général adjoint et directeur technique d’Eutelsat, vient d’être nommé directeur général de MaiaSpace.

La concurrence à SpaceX

On dit que le but est de concurrencer SpaceX, la très puissante société américaine fondée par Elon Musk, le fondateur de Tesla, considéré comme l’homme le plus riche du monde selon les estimations de Forbes. SpaceX est sur le marché avec des cadences de lancement inférieures à celles des Européens, grâce à l’argent gagné – dit-on en Europe – grâce aux riches contrats de la Défense américaine.

L’Italie n’est pas impliquée

L’initiative MaiaSpace a été entièrement portée par les Français avec le soutien du gouvernement, sans impliquer l’Italie malgré le fait qu’il existe plusieurs collaborations (notamment avec Avio Spa). En marge du traité du Quirinal, un accord bilatéral a été signé le 6 novembre pour investir dans l’espace et renforcer la compétitivité d’Ariane 6, le nouveau lanceur lourd construit par ArianeGroup qui volera d’ici la fin de l’année, et de Vega C , le produit de l’italien Avio qui devrait effectuer le premier vol en mai au départ de Kourou. La décision française a créé une déception dans les milieux industriels italiens, mais aucune réaction officielle.

Réaction à l’Allemagne

La réaction des Français est considérée comme une réponse aux initiatives de l’Allemagne, qui n’a pas accepté les propositions de collaboration et de dialogue qui avaient été tentées l’an dernier par Paris avec le gouvernement italien, lorsque la politique spatiale a été confiée au sous-secrétaire Bruno Tabacci, qui a ensuite été remplacé par le ministre de l’Innovation, Vittorio Colao. En Allemagne, il y a une effervescence de diverses entreprises, y compris privées, qui ont levé des fonds pour lancer des satellites.

Bernardini, directeur de la stratégie d’ArianeGroup

Morena Bernardini, directrice de la stratégie d’ArianeGroup, répond que l’initiative est ouverte à d’autres actionnaires. Le manager italien affirme, dans une interview à Il Sole 24 Ore : « Il faut un axe commun pour les lanceurs. S’agira-t-il d’un axe italo-français ? Il ne peut pas être uniquement français, uniquement italien, uniquement allemand. ArianeGroup a donné sa vision, sa stratégie précise avec Maia. Nous avons clairement imposé notre vision. Cela ne peut pas être comme en Amérique où « une taille convient à tous ». Nous avons exprimé notre vision à l’Agence spatiale européenne (ESA), nous l’avons également présentée à la Commission européenne ».



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