Entre distilleries de whisky, flèches et châteaux gothiques, la jeune journaliste d’un journal de Glasgow se retrouve mêlée à une intrigue financière. "1979" de Val McDermid est un mystère mécanique, de la reine du noir écossais


LEn « 1979 » de Val McDermid, tout commence avec un voyage en train, dans le froid de l’hiver écossais. Nous sommes en 1979, La journaliste Allie Burns tente de se frayer un chemin dans la rédaction d’un journal. Il voyage avec son collègue Danny Sullivan, et ensemble ils participent à un heureux événement : le naissance d’un nouveau-né directement dans la voiture. Qui sait si c’est cette naissance inattendue qui les rapproche.

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En effet, Danny se confie à son amie en lui disant qu’il a une histoire sous la main qui pourrait faire sensation. Il existe un réseau de fraude impliquant son frère adoptif, Joseph. Après enquête, un jeu de boîtes chinoises va émerger, conçu pour échapper aux impôts. Les deux reporters vont se retrouver catapultés dans un monde de requins financiersdes militants indépendantistes écossais et des terroristes de l’IRA.

Tartan Noir de Val McDermid

Le roman est le premier d’une série écrite par Val McDermid, principal représentant du Tartan Noirdes histoires dans lesquelles des crimes et des nouvelles criminelles sont insérés dans le scénario écossais, au moment des événements racontés de manière fanatique, persécutrice, avec une police corrompue. Originaire de Kirkcaldy, 69 ans, l’auteur est un vétéran du polar. Son premier roman a été publié en 1987 et a depuis été traduit dans 40 pays, se vendant à 18 millions d’exemplaires.

Val McDermid fait partie de ce qu’on appelle le Tartan Noir, terme inventé par l’écrivain américain James Ellroy : tous écossais (comme Jan Rankin), ils sont profondément marqués par la culture de leur pays d’origine. © Christopher Pledger / eyevine

Auteur prolifique de plusieurs séries, elle a écrit un roman graphique et un essai sur la médecine légale. Elle a un fils, vit avec sa compagne Jo et est une fervente partisane de l’indépendance écossaise, « comme plus de la moitié de mes concitoyens », dit-elle.

Qui est Allie, la protagoniste de ce livre ?
Au début de la série, en 1979, Allie Burns est une journaliste de 24 ans qui aspire à devenir journaliste d’investigation. C’est son premier emploi dans un journal important et elle veut donner le meilleur d’elle-même, mais elle doit s’imposer dans un groupe d’hommes, convaincue qu’elle ne doit écrire que des histoires légères et féminines. « Vous n’écrivez pas pour le Guardian », lui disent-ils. Mais elle, indépendante et courageuse, n’hésite pas à prendre des risques.

Elle était journaliste. Quelle part d’elle y a-t-il chez Allie ?
Même si Allie a une personnalité très différente de la mienne, j’ai beaucoup puisé dans mon expérience pour l’ambiance du personnage et sa vie professionnelle quotidienne. Les incidents et les anecdotes sont tirés de ma vie professionnelle ou volés à des amis.

Elle est connue comme la reine du polar. Vous rêviez de devenir écrivain de romans policiers quand vous étiez jeune ?
En tant que fille, je dévorais n’importe quel texte. J’ai passé beaucoup de temps avec mes grands-parents dans un petit village, le seul roman qu’ils avaient était Mort au village d’Agatha Christie. C’est elle qui m’a initié aux romans policiers. J’ai alors découvert qu’il y avait d’autres auteurs à aimer et qui étaient payés par les éditeurs pour publier. Bref, c’était un métier et ça a fini par être mon ambition.

« 1979. La première enquête sur Allie Burns » de Val McDermid, HarperCollins400 pages, 19,50 €

Comment cela a-t-il commencé?
Grâce à un échec. Après avoir obtenu mon diplôme d’Oxford, j’ai été embauché comme journaliste stagiaire, mais j’étais convaincu qu’avec mes études littéraires, je devrais écrire un grand roman. Le manuscrit a été gentiment rejeté par les agents et les éditeurs, alors je l’ai transformé en pièce de théâtre. Cela a fonctionné, mais je ne pouvais pas répéter ce succès aléatoire. J’ai donc essayé une formule que je comprenais mieux.

Pourquoi pensez-vous que les gens aiment les romans policiers ?
Ils sont réconfortants en période d’incertitude, de peur et d’aliénation. La situation peut être terrible, mais il y a toujours une Allie Burns ou un inspecteur Montalbano pour tout arranger !

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