Cc’est reparti, me voilà à nouveau me présenter à vous un de ces livres qui rassemblent différents genres et échappe aux définitions à la joie des lecteurs et peut-être au désespoir des libraires qui doivent choisir la bonne étagère pour le placer.
C’est un mystère, tellement génial pour la saison, mais c’est aussi une biographie romancée d’une femme extraordinaire ce qui, comme cela arrive souvent, n’a pas été retenu comme il le méritait.
Il s’agit de Matilde Serao, née en 1856, première femme en Italie à avoir dirigé et fondé un journal mais cette entreprise historique ne suffit certainement pas à la définir. Écrivain, journaliste, curieux, au caractère puissant et volontaire, nominé plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature sans jamais l’obtenir même si de grands écrivains comme Henry James et Edith Wharton n’ont jamais cessé de chanter ses louanges.
Quasiment autodidacte, Serao est passionné d’écriture même si, avant de pouvoir développer son talent, elle a été contrainte d’exercer divers emplois lorsqu’elle était jeune fille pour contribuer au budget familial. Mais rien ne lui fait peur car c’est une femme tenace, habituée à retrousser ses manches, et ça se voit une existence aventureuse pleine de rebondissements, de difficultés, mais aussi de grandes satisfactions.
Ce qui la transforme en protagoniste d’un mystère captivant, c’est Maximilien Virgile avec Lumières sur la ville. Une enquête pour Matilde Serao (Feltrinelli). A Naples, à la fin du XIXe siècle, «« A Signora », comme tout le monde l’appelle dans le journal, adore son travailcertainement plus que son mari, rédacteur en chef du journal, mais pas vraiment un saint.
La torsion
Et quand le corps d’un socialiste est retrouvé Dans les rues du centre-ville, l’instinct de la journaliste qui a juré de toujours dire la vérité la transforme aussi en une détective qui ne lâchera probablement pas prise.
Le mystère s’approfondit et Serao est obligé d’affronter les aspects les plus sombres et les plus infâmes de l’affaire. sans jamais perdre la détermination et l’énergie que lui confère son grand amour pour son métier.
Son amie historique, la grande diva Eleonora Duse, croit aussi en elle qui, tant dans le roman que dans la réalité, n’a jamais cessé de rester à ses côtés, l’encourageant à suivre son instinct et son talent. Ce n’est pas un hasard si Matilde appelle sa fille Eleonora en hommage à cette amitié.
Mais parmi les protagonistes, il y a aussi Naples et l’auteur parvient à restaurer la ville la plus aimée et la plus injuriée avec amour et vérité, sans tomber dans les stéréotypes et descriptions holographiques dont elle a malheureusement souvent été victime. Que pourrais-tu vouloir de plus?
Tous les articles de Serena Dandini.
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