En Pologne, le nouveau gouvernement conservateur a prêté serment sans majorité : « une farce »


Droit et Justice est resté le parti le plus important lors des élections de la mi-octobre, mais a perdu sa majorité au Parlement. Cette somme a été attribuée à une coalition de partis d’opposition dirigée par l’ancien président européen Donald Tusk. Ensemble, ils détiennent 248 des 460 sièges du Parlement polonais, contre 191 pour le PiS.

Pourtant, le président Duda, du même parti que le Premier ministre Morawiecki, a reconduit ce dernier dans ses fonctions de formateur, arguant que le PiS était le plus important au Parlement. Depuis toutes ses tentatives de coopération avec l’opposition, Morawiecki a formé seul un gouvernement. Tusk et ses collègues ont également reçu une offre visant à inclure les propositions de l’opposition dans l’accord de coalition en échange d’un soutien. sur une pierre froide.

Malgré l’absence de majorité, le nouveau gouvernement a été mis en place hier (Lundi, TT) prêté serment par le président Duda. Selon lui, c’est une pratique constitutionnelle en Pologne de désigner « un gouvernement formé par le camp politique qui a remporté les élections législatives ».

Technocrates

Le nouveau gouvernement compte un nombre impressionnant de technocrates qui n’appartiennent pas au PiS. Il y a aussi pour la première fois plus de femmes que d’hommes au gouvernement. Le chef du parti PiS, Jaroslaw Kaczynski, a qualifié de « mensonge total » la suggestion selon laquelle de nombreux anciens ministres ne voulaient pas rejoindre un gouvernement sans majorité. « Le fait est qu’il ne devrait pas y avoir trop de politiciens dans ce gouvernement », a-t-il déclaré. « Nous voulons montrer que nous pouvons gouverner autrement. »

L’opposition parle d’une « farce à la fois risible et à pleurer », et les critiques du PiS voient dans cette nomination une manœuvre sournoise de Kaczynski et Morawiecki pour maintenir leur parti au pouvoir par tous les moyens nécessaires. Cependant, ils ne pourront probablement pas maintenir cette stratégie longtemps. Constitutionnellement, le nouveau gouvernement doit obtenir la confiance d’une majorité parlementaire dans un délai de quatorze jours. Le vote devrait avoir lieu le 11 décembre, date à laquelle le gouvernement tombera.

Ce n’est que si le nouveau gouvernement Morawiecki est renvoyé au pays que le Parlement lui-même sera autorisé à nommer un nouveau formateur et que la Plateforme civique libérale de Tusk, en tant que deuxième parti en importance, aura la possibilité de mettre en place un nouveau gouvernement. Il devra également obtenir une majorité au Parlement.

Membres du nouveau gouvernement polonais, avec le président Duda au centre et le Premier ministre Morawiecki à ses côtés.ImageAFP



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