En pleine crise : la nouvelle taxe sur le climat augmente les redevances sur les ordures ménagères

Par Gunnar Schupelius

Le gouvernement fédéral exige une taxe sur le CO2 pour l’incinération des déchets résiduels. C’est l’exact opposé du soulagement que l’on promet chaque jour aux citoyens, estime Gunnar Schupelius.

Les déchets résiduels non recyclables et collectés dans le bac noir doivent être incinérés. Cela libère du CO2. A partir du 1er janvier 2023, les usines d’incinération de déchets devraient donc s’acquitter d’une « taxe climat » de 35 euros par tonne de CO2. Cela augmentera les frais d’ordures, on s’attend à ce qu’ils atteignent jusqu’à huit pour cent.

Ce plan a été présenté en juillet par le ministre de l’Economie Habeck (Verts) et approuvé par le Cabinet fédéral. Le Bundestag doit encore se mettre d’accord et délibère actuellement à ce sujet. Des experts ont été convoqués à une audience mercredi dernier. Ils se sont prononcés contre la taxe climatique à une large majorité.

« Compte tenu de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie, il est (…) urgent d’éviter des charges supplémentaires pour les citoyens et les entreprises », a déclaré Christine Wilcken de l’Association allemande des villes.

Des doutes ont été émis quant à savoir si la taxe climatique atteindrait réellement son objectif de réduction de la quantité de déchets résiduels. Parce que ce sont des substances qui ne peuvent pas du tout être recyclées ou seulement avec beaucoup d’efforts qui n’en valent pas la peine. Ces déchets résiduels seront également générés avec la taxe climatique.

Le président de l’Association fédérale allemande de gestion des déchets, de gestion de l’eau et du recyclage (BDE), Peter Kurth, l’a résumé ainsi : « Les prix n’ont aucun effet sur la quantité qui est incinérée. » Kurth a averti que l’augmentation du coût de l’incinération pourrait conduire à ce que les déchets résiduels soient expédiés à l’étranger.

Cette inquiétude est justifiée, car s’il est interdit en Allemagne depuis 2005 de stocker des déchets dans des décharges, cette interdiction ne s’applique de toute façon pas dans de nombreux autres pays de l’UE et en dehors de l’Europe. La mise en décharge est beaucoup moins chère que l’incinération, il pourrait donc y avoir une exportation de déchets si la taxe climatique n’est pas répercutée sur la redevance sur les déchets.

Donc on peut supposer. Par ailleurs, la taxe climatique doit être progressivement portée à 65 euros par tonne de CO2 d’ici 2026. Pour Berlin, le calcul ressemblerait à ceci : l’usine de valorisation énergétique des déchets de Ruhleben émet environ 450 000 tonnes de CO2 par an. L’incinération deviendrait ici plus chère avec la taxe climatique jusqu’à 30 millions d’euros par an.

Si la taxe climatique est répercutée sur la redevance sur les ordures, cela touchera en particulier les personnes à faible revenu, car la redevance sur les ordures représente une part plus élevée de leur revenu disponible que les salaires plus élevés. Holger Thärichen, directeur général de l’Association des entreprises municipales (VKU), a attiré l’attention sur ce point au Bundestag.

La taxe climatique sur les déchets est à l’opposé de ce que promet le gouvernement : les citoyens se voient proposer un forfait après l’autre, mais ils sont ensuite grevés de nouvelles redevances. Le ministre vert Habeck va encore plus loin et détourne délibérément la spirale des coûts. Vous ne comprenez pas.

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appel : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]



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