En Méditerranée, le 3 octobre 2013, 368 personnes sont mortes. Et plus de 30 000 personnes sont mortes depuis, dont beaucoup n’ont jamais été identifiées. Ils discutent également de la nécessité de donner un nom aux cadavres des 500 jeunes de toute l’Europe rassemblés à Lampedusa ces derniers jours. Avec des experts et des survivants, ils imaginent de nouvelles façons de parler de l’immigration


Cintervient au lendemain de l’approbation d’un décret sur les flux qui n’est que la dernière « pression » sur les migrants arrivant par la mer. L’anniversaire du 3 octobre, désigné Journée du souvenir et de l’hospitalité en Italie (suite à l’approbation de la loi 45 de 2016), nous rappelle que 11 ans se sont écoulés depuis le naufrage de 2013 qui a eu lieu au large de Lampedusa, 368 personnes ont perdu la vie. Et cela nous invite à réfléchir sur ce qui a changé depuis la plus grande tragédie de notre mer, et sur ce qui n’a pas changé.

A Milan l'installation pour commémorer le dixième anniversaire du massacre des migrants de Lampedusa

N’oubliez pas Lampedusa. Plus de 30 000 personnes sont mortes au cours des 10 années écoulées depuis le naufrage du 3 octobre en Méditerranée

De 2014 à aujourd’hui, les morts et disparus en Méditerranée ont été en moyenne environ 8 par jour, soit plus de 30 300 au total. Alors que les estimations de 1990 à aujourd’hui parlent de plus de 66 000 personnes qui sont mortes en tentant d’atteindre l’Europe. Rien qu’au cours de l’année 2024, 1 562 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. Là la traversée de notre mer se confirme comme l’une des routes les plus meurtrières au monde. Lampedusa est le principal lieu d’arrivée par voie maritime en Italie des garçons et des filles accompagnés et non accompagnés, des femmes seules et des femmes enceintes.

Il y avait aussi une femme avec une petite fille dans les bras parmi la cinquantaine de migrants « secourus » par un groupe de touristes en croisière à bord d’un bateau-hôtel. Lampedusa il y a quelques jours. Un sauvetage qui a frappé l’opinion publique car il met en lumière à quel point notre mer, celle dans laquelle nous nageons et faisons du bateau, est le cimetière des migrants.

500 enfants à Lampedusa pour comprendre les migrations

Le Comité du 3 Octobre a également organisé cette année une série d’événements à Lampedusa pour accueillir les gens sur l’île. plus de 500 étudiants de 6 pays européens pour quatre jours de commémorations, d’ateliers, de débats, de tables rondes. Mais aussi des rencontres avec une soixantaine de personnes ayant survécu aux naufrages et avec les proches de ceux qui n’ont pas survécu. De nombreuses ONG étaient impliquées, d’Action Aid à Save The Children, des agences des Nations Unies, des artistes et des experts du secteur, invités à parler des migrations sous des angles différents de ceux auxquels le débat public nous a habitués. Quatre jours de formation qui souhaitent ouvrir différentes approches au niveau européen sur le thème de la migration.

Les jeunes participant à l’événement de quatre jours organisé par le Comité du 3 octobre devant la Porte de l’Europe. Commandé par l’organisation à but non lucratif AMANI et Arnoldo Mondadori Mosca, créée par Domenico Paladino, il rappelle et honore la mémoire des migrants morts et perdus en mer en tentant d’atteindre Lampedusa.

La pétition du Comité du 3 octobre : un nom et un prénom pour les victimes

A partir, par exemple, de la demande, qui il s’agit d’une pétition sur le site Internet du Comité, De donner un nom et un prénom aux victimes. Parce que chacun est un être humain qui a perdu la vie. Mais aussi parce que derrière chaque victime se trouvent des familles et des personnes qui continuent d’attendre des nouvelles qui n’arriveront jamais : le non-identification a un impact sur le bien-être psychologique des proches mais aussi des répercussions bureaucratiques inévitables.

Le but est alors établir une base de données dans chaque État européen des cadavres anonymes et des migrants disparus. Créer au moins un centre dans chaque pays où les familles peuvent être interrogées et les données ante mortem peuvent être cataloguées. Mandater une entité européenne unique pour les personnes disparues afin de croiser les données sur les migrants disparus et ceux des cadavres sans nom collectés par diverses agences nationales. Rendre obligatoires la collecte et le partage de données ante mortem et post mortem entre les États de l’UE.

Ce qui a changé dans les routes migratoires

Entre janvier et septembre, 48 646 réfugiés et migrants sont arrivés en Italie par la mer, dont 5 542 mineurs étrangers non accompagnés. Pourtant, comme le notait l’agence européenne Frontex en août sur les données relatives aux six premiers mois de 2024, les arrivées de migrants « irréguliers » ont diminué de 67 % sur la route de la Méditerranée centrale. Mais l’agence elle-même a signalé l’augmentation des arrivées sur la route ouest vers la Grèce (+ 57 %), les migrants venant principalement d’Afghanistan, de Syrie et d’Égypte. Et dans le Route de l’Atlantique Ouestou celui des îles Canaries (plus 154%). On ne peut donc pas parler d’une diminution globale des arrivées.

Quoi de neuf dans le dernier arrêté de débit ? Dès qu’il sera approuvé, il promet de s’ouvrir à la migration régulière, et pénalité sur l’illégal. Il accorde un permis de séjour spécial pour victimes de gangmastering qui rapportent. L’obligation pour les étrangers demandant un visa de fournir empreintes digitales. La possibilité de inspecter les téléphones portables des demandeurs d’asile en vue de reconstruire leur identité et leur nationalité. Il prédit que Les avions des ONG doivent informer les autorités responsables pour chaque observation : théoriquement, les italiennes, mais les soupçons des opérateurs sont que l’obligation vise à activer l’intervention libyenne, « responsable » des zones SAR, d’où aucun sauvetage ne peut être attendu.

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