Le Premier ministre Alexander De Croo répond de manière décisive à la menace du président russe Vladimir Poutine d’utiliser l’arme nucléaire contre l’Occident. « Nous ne devons pas nous laisser dissuader, mais montrer que nous sommes déterminés à défendre chaque centimètre de l’OTAN », a déclaré le Premier ministre lors de l’heure des questions au Parlement.
« Aujourd’hui, la Russie gagne à nouveau du terrain et a des alliés qui fournissent des armes. Aujourd’hui, Poutine menace également d’utiliser des armes nucléaires et nous prenons cette menace au sérieux, mais il n’y a qu’une seule réponse : la détermination, l’unité et l’action », déclare De Croo.
Plus tôt dans la journée, le président russe s’en est pris durement à l’Occident. Il répondait au président français Emmanuel Macron, qui n’excluait pas que l’Occident envoie un jour des troupes terrestres en Ukraine. « Ils doivent comprendre que nous disposons également d’armes capables de toucher des cibles sur leur territoire », a déclaré Poutine lors de son discours annuel aux parlementaires.
Cette menace n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, mais le Premier ministre De Croo continue d’appeler à l’unité et à la détermination. « Poutine pensait que l’OTAN abandonnerait et laisserait l’Ukraine à son sort. Mais aujourd’hui, la volonté d’agir est plus grande que jamais. » Par exemple, le gouvernement fédéral a annoncé mercredi qu’il achèterait à l’Ukraine pour 200 millions d’euros de munitions d’artillerie, qui pourraient être livrées d’ici fin mars.
Le Premier ministre souligne que « Poutine paiera pour ces armes ». Le gouvernement utilise les bénéfices réalisés sur les milliards russes gelés dans notre pays. Ce capital russe s’élève à plus de 260 milliards d’euros dans l’ensemble de l’Union européenne, dont 95 pour cent sont déposés auprès de la maison de valeurs belge Euroclear. Selon le Premier ministre, cela générera 15 milliards d’euros sur les trois prochaines années.
Lundi soir, Macron a annoncé que l’approvisionnement des troupes occidentales « ne pouvait être exclu ». Cependant, De Croo pense que c’est un pont trop loin. « Notre pays n’a pas l’intention d’envoyer des troupes en Ukraine. Mais ce n’était pas non plus la demande de Zelensky », souligne-t-il. « Nous apportons également d’autres soutiens. Par exemple, nous sommes un partenaire actif de la coalition F-16 (…) et nous travaillons avec notre industrie sur des solutions anti-aériennes et des munitions de petit calibre, pour un montant de plus de 600 millions d’euros en livraisons cette année, encore une fois financées avec de l’argent russe. »