En Belgique, les excuses pour le passé colonial se font attendre depuis longtemps


Les excuses parlementaires pour le passé colonial ne seront pas présentées en Belgique pour le moment. Le jour où le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté ses excuses au nom de l’État pour le passé esclavagiste néerlandais, les parlementaires belges n’ont pas réussi à s’entendre sur des excuses. Le président de la Commission Congo, Wouter De Vriendt, affirme que la Chambre a raté « le rendez-vous avec l’histoire » en raison du refus.

La Commission spéciale Congo a été créée en 2020. Pendant deux ans et demi, le comité a mené des recherches sur le passé esclavagiste belge. Les membres du comité ont visité les anciennes colonies belges du Congo, du Rwanda et du Burundi et se sont entretenus avec dix experts du passé colonial. Au final, le président De Vriendt a présenté un rapport composé de 128 recommandations.

Lundi, les députés belges devaient se prononcer sur la mise en œuvre des recommandations, mais les partis libéraux Open VLD et le MR s’y sont refusés. Pierre d’achoppement : l’article 69, l’apologie de la Belgique pour son passé colonial. Les parties veulent s’en tenir à une expression de regret, comme l’a déjà fait le roi Philippe lors de sa visite au Congo l’été dernier. L’une des raisons est la crainte que des excuses n’ouvrent la porte à des réparations.

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Abasourdi et consterné

Cependant, De Vriendt souligne que ceux-ci ne sont pas en cause, car la « responsabilité juridique » n’est pas en cause. Il part devant la chaîne d’information VRT savent être « déçus », mais aussi « stupides et consternés ». Selon lui, il y avait déjà un accord avec la coalition belge en octobre, sans réparations mais avec « des excuses comme mesure de réparation symbolique ». Il raconte à la chaîne d’information qu’il a entendu dire qu’une « grande sensibilité a également été signalée » de la part de la famille royale.

Le président du comité reste optimiste, malgré l’absence d’excuses. « Aujourd’hui, l’esprit de certains n’était peut-être pas mûr, mais demain sera peut-être différent. Les temps changent. » Il se dit également persuadé que dans les années à venir « la Belgique fera un pas de plus ».



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