Le Parlement européen a demandé à la Commission de présenter un projet de loi qui garantirait un revenu minimum “adéquat” dans tous les États membres. « Pour la première fois, le parlement demande une loi exécutoire pour un salaire vital fort au-dessus du seuil de pauvreté », salue Sara Matthieu (Vert) au vote.
Les députés à Strasbourg ont soutenu mercredi une résolution par 336 voix contre 174 (121 abstentions) à Strasbourg appelant la Commission à travailler sur une directive sur le revenu minimum. Une telle loi européenne doit garantir que tous les États membres fournissent un revenu minimum “adéquat” à long terme.
“Nous ne pouvons faire respecter un salaire décent que par la législation. Les recherches menées par des spécialistes des sciences sociales montrent que cela peut être un véritable levier pour les personnes qui se retrouvent aujourd’hui dans la pauvreté”, déclare Matthieu. “Cela donne aux gens la possibilité de payer leur loyer et leurs factures d’énergie, d’acheter des aliments sains et de chercher un emploi.”
La recherche montre que le revenu minimum offre également une sécurité insuffisante pour une existence digne dans notre pays
Tous les États membres disposent d’un système de prestations ou d’un filet de sécurité sociale pour les personnes sans revenu. Ces systèmes diffèrent grandement d’un pays à l’autre, mais selon Kathleen Van Brempt (Vooruit), ils ont une chose en commun : la taille ne se rapproche pas du seuil de pauvreté, qui est de 60 % du revenu médian.
“Aujourd’hui, il n’y a qu’un seul État membre où le revenu minimum se rapproche de ce seuil, à savoir l’Irlande. Dans tous les autres pays, il reste bien en deçà de ce niveau prédéterminé. Les recherches montrent que le revenu minimum dans notre pays offre également une sécurité insuffisante pour une existence digne dit Van Brempt.
Le traité européen n’a pas été écrit pour permettre d’intervenir dans les politiques sociales des États membres
Le commissaire européen compétent Nicolas Schmit a cependant laissé peu d’espoir aux défenseurs de l’hémisphère. “Malheureusement, le traité européen n’offre pas beaucoup de marge de manœuvre dans ce domaine. Le traité n’a pas été rédigé pour permettre une intervention dans les politiques sociales des Etats membres”, a déclaré mardi le social-démocrate luxembourgeois lors d’un débat.
À la demande de Schmit, les États membres ont approuvé en janvier des recommandations dans lesquelles ils entendaient augmenter les revenus minimums. “Pour le moment, le choix entre une directive et une recommandation n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est la volonté politique aux niveaux européen et national d’aller de l’avant”, a déclaré le commissaire.
En 2021, 95,4 millions d’Européens étaient menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale, soit plus de 20 % de la population totale.
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