En appel, 17,5 ans de prison requis pour le meurtre de l’ancien militaire Marcel Hoogerbrugge

Pour le meurtre de l’ancien soldat Marcel Hoogerbrugge, 49 ans, à Hoogeveen en décembre 2017, une peine de 17,5 ans de prison a été requise contre Hala E, 51 ans.

Le ministère public (OM) est convaincu que l’homme a été délibérément et secrètement drogué par E. avec des médicaments, puis violemment tué par elle.

Marcel Hoogerbrugge a été retrouvé sans vie dans sa chambre par ses parents le 20 décembre. Le crâne de l’homme a été fracassé. Il était probablement mort depuis deux jours.

L’homme a été tué de manière irrespectueuse, lâche et grossière, a indiqué l’avocat général (AG, procureur de la République en appel). Contrairement au verdict du tribunal d’Assen en 2021, le ministère public estime qu’il y a eu une action systématique et donc un meurtre. E. récupérait les médicaments à l’avance et les apportait au domicile de Hoogerbrugge.

Elle a secrètement mélangé le médicament avec de l’alcool et l’a donné à l’ancien soldat. L’homme lui-même s’est allongé sur son lit. Selon l’AG, il n’y a aucune trace que le corps ait été traîné.

L’examen toxicologique montre que la quantité de médicament et d’alcool n’était pas suffisante pour tuer l’homme. Selon l’AG, cela montre que l’intention était uniquement de droguer Hoogerbrugge. C’était nécessaire pour pouvoir le tuer par la suite. Selon le ministère public, E. cherchait dans la maison des objets lourds, probablement des outils de jardinage, avec lesquels il pouvait le frapper.

« Elle devait se tenir du côté gauche du lit. Rien n’indique que l’homme se soit levé ou se soit battu », a indiqué l’AG. Avant le passage à tabac, un torchon (de cuisine) a été placé sur la victime. L’objet utilisé pour frapper est alors retiré. Selon le ministère public, les porteurs de traces sont préparés et nettoyés.

E. a tout planifié avec soin, selon le ministère public. Le ministère public n’a pas établi que E. avait connaissance d’un coffre-fort contenant des pièces d’or et une somme d’argent.

« Il n’y a aucun signe de lutte », a déclaré l’AG. Il n’y a également aucune trace d’une perquisition au domicile. « Il n’y a aucun motif financier, comme l’a présenté le tribunal d’Assen », a déclaré le procureur. Elle qualifie d’incompréhensible le raisonnement des juges d’Assen. Les proches veulent désespérément savoir pourquoi leur fils et leur frère ont été assassinés. « Au vu du déroulement de la procédure, le mobile ne semble pas avoir été identifié », a indiqué l’AG.

Après la découverte du corps, les soupçons ont rapidement émergé : selon la famille, Hala rendait souvent visite à Marcel durant cette période. Cela ressort également de ses relevés téléphoniques. La femme a été entendue comme témoin le 31 décembre. Elle logeait alors chez une amie, qui était également sa comptable.

E. a été choqué lorsque les policiers sont arrivés avec la nouvelle de la mort de Marcel Hoogerbrugge. Selon le ministère public, il s’agissait d’une feinte. Quelques jours plus tôt, E. aurait dit à son hôte que Marcel n’était plus en vie, a déclaré plus tard l’ami aux policiers. E. ne pouvait pas savoir à l’époque que Hoogerbrugge était mort, car cela n’avait pas encore été rendu public.

La femme n’a pas pu expliquer comment son ADN et ses empreintes digitales se sont retrouvés sur quatre des six verres de la maison de l’ancien soldat. Les verres contenaient des résidus de médicaments, qui ont également été retrouvés dans le corps de la victime.

Selon E., le matériel de sa cellule a été abandonné après une fête le 11 décembre à laquelle elle était également invitée. Aucune trace d’autres invités n’a été trouvée ni qu’ils aient été invités par Hoogerbrugge. L’ordinateur contenait des courriels de l’habitant de Hoogeven, adressés à E., disant qu’il en avait assez qu’elle vienne toujours à l’improviste et fouille apparemment secrètement son domicile.

E. n’a pas non plus été en mesure de réfuter les accusations devant le tribunal, a indiqué l’AG. Marcel Hoogerbrugge menait une vie de retraité. Il buvait une tasse de thé avec ses parents plusieurs fois par semaine et recevait ensuite un morceau de chocolat. « Un homme sensible, qui n’a fait de mal à personne. L’homme qui a laissé entrer la mauvaise personne », a déclaré le procureur.

L’avocat de E. a plaidé en faveur de l’acquittement. Selon lui, les éléments du dossier ne suffisent pas à justifier une condamnation. « Tout est basé sur des hypothèses », a déclaré le conseiller. « Je suis injustement en prison. Mon nom et celui de ma famille ont été calomniés. Je suis aussi une victime », a déclaré E. lors de son dernier mot.

Le verdict est le 17 janvier.



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