LEans de nombreux cas, comme le F36 et les deux derniers ours trouvés morts hier dans le Val di Non, nous attendons toujours les résultats des examens autopsiés. «Mais ce qui ressort clairement», selon le WWF« est-ce gestion des ours dans le Trentin présente des lacunes majeures de la part de la Province Autonome de Trente (PAT) ». Des manquements graves l’avenir de cette espèce symbolique et charismatique, patrimoine de tous les citoyens, dans les Alpes est en danger.
«Le massacre des ours dans le Trentin», porte plainte du WWF. En 6 mois 7 sont morts
De fin avril 2023 à aujourd’hui, en moins de 6 mois, ils se trouvent dans la province de Trente. 7 ours morts retrouvés, soit plus d’un par mois. Ce que l’association de défense des animaux définit comme « un véritable massacre » a touché environ 7% de la population totale d’ours bruns dans le Trentin (actuellement estimé à environ 100 individus). Et les chiffres sont probablement erronés puisqu’il n’est pas certain que tous les animaux morts aient été retrouvés.
Entre alarmisme et ordonnances d’atténuation
Le taux de mortalité des ours est, selon le WWF, trop élevé pour être totalement imputable à une dynamique naturelle. On soupçonne qu’il y a de graves responsabilités. D’un côté, les campagnes alarmistes contre ce carnivore. «Un terrorisme psychologique est pratiqué et cela provoque une augmentation du braconnage», dénonce le WWF. Merci également aux propositions continues de changements (évidemment négatifs) de la législation italienne et régionale sur la protection de la faune.
«Le climat d’impunité lié à « couverture politique » que certaines forces politiques garantissent aux chasseurs/braconniers« , le manque de mesures coercitives et l’incertitude réglementaire provoquent une situation totalement incontrôlable », poursuit le WWF.
Mais l’administration locale a aussi ses responsabilités, face à « l’émanation compulsive d’oordonnances visant à capturer et à tuer les ours (mais aussi des loups) ». Grâce aux recours du WWF Italie et d’autres associations environnementales, ces ordonnances ont toujours été rejetées par la justice administrative soit au TAR, soit au Conseil d’État.
La coexistence entre l’homme et l’ours dans les Alpes. Comment tu fais ?
Le sujet est sérieux et important : la coexistence entre l’homme et l’ours, comme le WWF l’a souligné à plusieurs reprises, doit être abordé d’une manière différente, en suivant les indications que le monde scientifique a données et continue de donner. Bien sûr, cela ne peut pas se poursuivre sur la vague émotionnelle et politique. Il faut plutôt une approche rationnelle qui garantisse la diffusion de connaissances correctes sur cette espèce et des bonnes pratiques comportementales à suivre dans une zone où sont présents de grands carnivores.
Quelque chose bougeait en avril, sur la vague émotionnelle de la mort d’Andrea Papi. Le ministère de l’Environnement a convoqué une série d’auditions auxquelles ont également participé des associations environnementales. Il semblait vouloir jouer un rôle proactif dans la gestion des ours dans le Trentin. Mais ces premiers pas n’ont pas eu de suite.
La feuille de route du WWF pour changer le sort des ours
Quelles actions doivent donc être mises en œuvre selon le WWF ? Tout d’abord, une amélioration de des activités d’information, de sensibilisation et de communication dans les zones où les ours sont présents. Ensuite l’application d’un système de sanctions efficace pour ceux qui ne respecteraient pas les règles essentielles de comportement afin de ne pas perturber l’espèce et éviter l’apparition de comportements problématiques. Puis la mise en œuvre d’actions de prévention des comportements de confiance chez les oursafin de réduire la possibilité d’interactions agressives entre ours et humains.
Une connectivité écologique pour sauver les grands carnivores
Mais aussi la révision des lignes directrices de PACOBACE (Plan d’action interrégional pour la conservation de l’ours brun dans les Alpes du Centre-Est) pour la gestion des ours confiants, problématiques et/ou nuisibles. Améliorer la « connectivité écologique » : l’objectif est l’identification de corridors écologiques pour faciliter la dispersion des ours entre l’aire de répartition actuelle de la province de Trente et l’aire de répartition potentielle le long de l’arc alpin.
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