Émeute au procès poignardé de Kaan (18)


Par Anne Losensky

Les jeunes hommes pensent qu’ils ont besoin de clarifier quelque chose. Parce qu’une femme est agaçante. Ils se retrouvent la nuit pour se battre. Leurs cliques forment un cercle autour d’un combat en tête-à-tête, d’homme à homme. Alors on est mort… Lors de l’audience de mardi, il y a eu des troubles massifs.

Le fait: 16 janvier 2022, Lichterfelde Sud, 1h du matin Diplômé du lycée Kaan Ö. (18 ans) est en train de mourir après un combat pré-arrangé sur une table de ping-pong à l’ombre des gratte-ciel où il a grandi.

Le reproche : Annas El-B. (22) l’aurait tué sans être un meurtrier. Après des coups mutuels, il aurait poignardé l’homme allongé au sol “au moins deux fois avec un couteau en direction du haut du corps, contrairement à l’accord”. Une maille passe entre les côtes, droit au cœur.

Kaan Ö est mort à cette table de ping-pong, parents et amis ont installé des bougies et des photos Photo: Timo Berich

Le processus: Le prévenu encourt jusqu’à dix ans de prison. Néanmoins, il est libre. Car dans l’enquête, un tout autre jeune homme (21 ans) aurait fait des aveux ! On dit qu’il avait le couteau avec lui.

Les témoins : “J’ai entendu dire que l’autre devrait tout prendre sur lui”, explique Ibo (23 ans), infirmier en gériatrie. Il y a eu “la pression exercée”. Mais il est certain que la bonne personne est assise devant lui sur le banc des accusés : “Peut-être qu’il voulait jouer au mec, même si ce n’était vraiment pas ses affaires. Il a immédiatement attaqué Kaan. Seulement il s’est battu avec lui, seulement il était sur lui. Ça ne peut être que lui.

Le coiffeur Tim R. (20 ans) ajoute : “Parce que lui seul était près de Kaan. Nous en sommes tous certains : cela ne peut être que lui.

Kaan O.  n'avait que 18 ans quand il est mort

Kaan O. n’avait que 18 ans quand il est mort Photo: Olaf Wagner

Le jeune homme (21 ans) précédemment accusé se présente avec un avocat et refuse de témoigner.

Cela conduit au ressentiment dans les bancs d’audience bondés. La mère de Kaan est assise sur le banc des co-demandeurs et crie : “Mais il devrait parler !” Le père de Kaan murmure incrédule : “Et maintenant, et c’est tout pour lui ?” compris ?”

Deux douzaines d’agents des forces de l’ordre tentent d’éloigner plus d’une centaine de partisans des cliques belligérantes devant les tribunaux.

Annas El-B. silencieux au tribunal. Son avocat de la défense : “Il nie l’accusation.”

Jugement le 22 juin.



ttn-fr-27