EDF a averti que les bénéfices de base subiraient un coup de 29 milliards d’euros cette année à cause des pannes des réacteurs nucléaires français, une forte augmentation par rapport à ses prévisions précédentes quelques semaines seulement avant la renationalisation complète par le gouvernement français.
Plus de la moitié des 56 réacteurs exploités par EDF sont à l’arrêt car des problèmes de corrosion découverts sur certains sites s’ajoutent aux arrêts pour maintenance.
Cela a poussé la production à son plus bas niveau en trois décennies, sapant l’approvisionnement en électricité dans un pays qui est normalement un exportateur d’électricité et forçant l’entreprise à acheter de l’électricité sur des marchés de gros qui sont devenus extrêmement coûteux alors que la Russie étouffe l’approvisionnement en gaz de l’Europe.
EDF avait précédemment estimé l’impact sur son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement à 24 milliards d’euros pour 2022.
Le groupe, qui est contrôlé à 84% par l’État et qui subit la pression du gouvernement pour remettre ses réacteurs en marche pour l’hiver, a déclaré que les redémarrages étaient en bonne voie et que la capacité devrait revenir aux niveaux de l’hiver dernier.
Même ainsi, le gestionnaire de réseau français a averti que des coupures d’électricité ciblées pourraient être nécessaires aux moments de tension sur le système dans les mois à venir, à moins que les ménages ne modèrent leur consommation d’énergie.
Le gouvernement français s’apprête à lancer dans les prochaines semaines une offre publique d’achat sur les 16% d’EDF qu’il ne détient pas encore. Il a déclaré vouloir prendre le contrôle total alors qu’EDF se prépare à construire de nouveaux réacteurs et à résoudre les problèmes opérationnels.
Des personnes proches de l’opération ont déclaré que les difficultés financières de l’entreprise avaient renforcé les incitations à la soustraire à l’éblouissement des marchés.
Les finances d’EDF ont également été pénalisées cette année par les mesures gouvernementales de plafonnement des factures d’électricité des ménages. Les plafonds sur les hausses de prix seront prolongés jusqu’en 2023, avec des hausses de facture d’électricité limitées à 15%, bien qu’il ne soit pas clair si EDF sera amené à assumer une partie du coût de la mesure.