EDF met en garde contre un impact de 26 milliards d’euros sur les restrictions de production et le plafonnement des prix de l’énergie


EDF a fortement aggravé ses prévisions en raison de la baisse de la production d’énergie nucléaire et des mesures gouvernementales pour réduire les factures d’électricité, le groupe énergétique français déclarant qu’il s’attend désormais à un impact de 26 milliards d’euros sur le bénéfice de base cette année.

Le groupe contrôlé par l’État est confronté à des pannes dans plusieurs réacteurs en France alors qu’il inspecte d’éventuels défauts de tuyauterie, entraînant sa production à des creux pluriannuels à un moment où la flambée des prix de l’énergie est exacerbée par l’invasion russe de l’Ukraine.

Le gouvernement français a également fait supporter à EDF le coût d’une décision de plafonner la facture énergétique à 4% cette année. Le groupe doit vendre une plus grande partie de son énergie nucléaire à des distributeurs tiers tels que TotalEnergies à un prix fixe bien inférieur aux tarifs de gros.

EDF a déclaré lundi que le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement de cette année subirait des pertes de 16 milliards d’euros en raison des baisses de production et de 10,2 milliards d’euros en raison des mesures réglementaires, contre des estimations précédentes de 11 milliards d’euros et 8,4 milliards d’euros.

Cela se compare à un bénéfice de base de 18 milliards d’euros l’an dernier. Il n’est pas clair dans quelle mesure EDF sera en mesure de compenser une partie de la douleur avec des prix plus élevés sur une partie de l’énergie qu’il vend.

Les coups arrivent à un moment crucial pour EDF alors qu’il se prépare pour un déploiement de nouveaux réacteurs qui est au cœur des plans de la France pour renforcer son accent sur l’énergie nucléaire dans les décennies à venir. Le réacteur nucléaire finlandais Olkiluoto 3, longtemps retardé, construit par EDF, a commencé sa production ce week-end.

Le président Emmanuel Macron a déclaré cette année que la France, seul champion européen de l’énergie nucléaire, chercherait à prolonger la durée de vie du plus grand nombre possible des 56 réacteurs vieillissants du pays au-delà de 50 ans, un plan qui nécessiterait des programmes de maintenance dont le coût se chiffrerait en milliards de dollars. euros.

Macron a confirmé son intention de construire au moins six nouveaux réacteurs sous pression européens dans les années à venir pour un coût estimé à 52 milliards d’euros.

Bien qu’une grande partie du financement provienne de l’État, EDF a également cherché à améliorer sa situation financière afin de pouvoir maintenir sa cote de crédit et son accès aux emprunts sur le marché.

Le gouvernement français a décidé de consolider les finances d’EDF en février, déclarant qu’il soutiendrait une augmentation de capital de 2,5 milliards d’euros au sein du groupe, qui n’a pas encore eu lieu.

EDF a déclaré lundi qu’il maintenait un objectif d’avoir une dette nette d’environ trois fois l’Ebitda d’ici la fin de 2023. Mais il a également averti qu’il pourrait avoir du mal à atteindre ses objectifs financiers.

« L’ampleur et la variété des risques auxquels le groupe est confronté. . . sont susceptibles d’impacter la capacité du groupe à atteindre ces objectifs », a déclaré EDF, ajoutant qu’il était difficile d’estimer l’impact de l’invasion russe de l’Ukraine.

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