Duo d’auteurs Iny Lorentz : « Nous n’avons jamais appris à dépenser de l’argent »


Par Claudia von Duehren

Pour le déjeuner – ponctuel comme tous les jours à 13h – il y avait une poêlée de légumes avec romanesco et pommes de terre.

Maintenant Iny (73 ans) et Elmar (70 ans) sont assis dans leur petit bungalow sur les deux fauteuils à côté du téléphone et parlent au BZ

Comme Iny Lorentz, le couple a écrit « The Wanderhure » et 47 autres romans historiques. Le vendredi jele couple d’auteurs le plus titré d’Allemagne à Berlin grâce à leur nouveau livre « Das Mädchen von Agunt » (Knaur, 10,99 euros).

Les auteurs à succès ont vendu environ 20 millions de livres à ce jour, et six ont été transformés en films, dont « Das goldene Ufer » pour ZDF et la trilogie « Wanderhure » pour Sat.1. Bien qu’ils gagnent des millions, ils sont restés terre-à-terre et modestes.

Alexandra Neldel a joué la putain errante dans l’adaptation télévisée Photo : ORF/Sat1/TV60/Oliver Roth

« Nous n’avons jamais appris à dépenser de l’argent », déclare Iny Klocke. Née avec le rachitisme, elle s’est battue pour son diplôme d’études secondaires en tant qu’assistante médicale de la seconde chance. Elle a abandonné ses études de médecine, est devenue programmeuse et a travaillé pour une compagnie d’assurance pendant 25 ans. Elle a rencontré son mari dans un club fantastique, tous deux écrivant des histoires depuis leur plus jeune âge. A cette époque, Elmar Wohlrath tente de garder la ferme surendettée de son père, mort jeune, puis travaille comme livreur de colis et enfin avec Iny dans la même compagnie d’assurance.

Tous deux sont mariés depuis 1982, Iny ne pouvait pas avoir d’enfants. Les livres sont leurs enfants, ils prennent soin d’eux, vivent avec eux et les histoires.

Tous deux travaillent dans l’assurance depuis 25 ans, écrivant des histoires le soir et le week-end. En 2001, le couple invente « The Wanderhure » dans leur caravane. Depuis, 3,5 millions d’exemplaires ont été vendus, suivi de l’adaptation cinématographique avec Alexandra Neldel. En 2006, ils ont pu acheter la maison et quitter leur emploi.

Iny Lorentz est désormais assise au bureau de son bungalow du quartier bavarois d’Ebersberg tous les jours entre huit et neuf heures et écrit comme sur une chaîne de montage.

« Trois romans sont achevés chaque année, un est recherché et un autre est préparé mentalement », explique Iny, ajoutant : « En 2020, nous avons écrit six livres et demi à cause de Corona, nous ne pouvions rien faire d’autre. »

Ce faisant, ils ont dû épuiser complètement leur stock de recherche. Car pour chacun de leurs romans historiques, les auteurs partent en voyage de recherche deux à trois mois par an. Ces tournées l’ont amenée en Jordanie, en Grèce, dans les mers du Sud et maintenant aussi dans le Brandebourg. « Nous recherchons un livre sur les Slaves », révèle Elmar. Le contexte historique de vos romans doit correspondre à l’histoire principale, de préférence une histoire d’amour. Les idées pour cela « nous courent après », raconte le couple.

« La Pucelle d’Agunt », couverture du livre Photo: Verlag Knaur

Au cours des voyages, ils découvrent leur emplacement, visitent des musées et sont accompagnés par des guides qui connaissent la région. Iny, qui utilise des béquilles depuis 30 ans, ne ménage pas ses efforts. Seuls les 100 mètres de dénivelé cette année à Madère les ont poussés dans leurs derniers retranchements.

Passionné d’histoire, Elmar rédige ensuite le brouillon, et Iny révise le texte « sept fois », comme elle le souligne. « Je suis le meilleur conteur, Iny le meilleur écrivain », dit Elmar en un mot. Il n’y a pas de conflits avec cette division du travail. Chacun connaît les qualités de l’autre. Au contraire, les deux redoutent le jour où un partenaire décède. « Ensuite, il sera très difficile de continuer à écrire seul », assure Elmar. Tous deux espèrent raconter des histoires ensemble pendant de nombreuses années à venir. « Sans écrire, on s’effondrera, on se pétrifiera », en est certain Iny.

Il ne s’agit pas tant de gagner de l’argent pour elle. Le seul luxe que s’offre Iny est « d’acheter et de louer des petites maisons hors de prix. C’est notre sécurité au cas où nous ne pourrions plus écrire. » Plus tard, l’immobilier devrait aller dans une fondation qui « fait quelque chose de bien pour les gens ».

« La fille d’Agunt » se déroule dans le Tyrol oriental en 150 après JC. Dans la riche ville d’Aguntum, deux importantes familles romaines se disputent la suprématie. Cincia, une jeune esclave qui appartient à la fille de l’autre famille et est devenue son amie, apprend le plan meurtrier de l’autre camp. Bien qu’elle aspire à la liberté, elle décide de rester aux côtés de sa maîtresse et de sa famille. Ce faisant, cependant, elle doit mettre sa propre vie en danger.

17h, lecture et discussion avec Iny Lorentz à la bibliothèque centrale du quartier Mark Twain, Marzahner Promenade 55. L’entrée est gratuite. inscription sous 54 70 41 54 ou [email protected]



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