Du maire d’Italie au référendum, les mots-clés de la discussion sur les réformes


L’affrontement entre le gouvernement et l’opposition commence en montée. Dans la majorité, de fortes divergences apparaissent entre faucons et colombes : un clivage non pas tant sur le modèle à adopter, mais sur la stratégie à entreprendre pour arriver au résultat final. Outre Fratelli d’Italia, il y a aussi ceux de la Ligue qui pensent que, pour obtenir le présidentialisme, on peut avancer seuls, en forçant le veto de ceux qui ne sont pas d’accord, tandis que Forza Italia espère qu’un accord se retrouver bipartite sur un texte le plus partagé possible. « Pour l’Italie, le poste de Premier ministre pourrait être une solution, je le vois plus bien accueilli parmi les forces politiques », s’est récemment exprimé le coordinateur du parti Antonio Tajani.

Mais même le premier ministre, au-delà des déclarations officielles, aurait été convaincu que « l’élection directe du premier ministre assure la stabilité du gouvernement : c’est la réforme économique la plus puissante que nous puissions mettre en œuvre. C’est notre priorité et nous formulerons notre propre proposition. Je souhaite un large partage, qui dépasse la majorité mais pas au prix d’un manquement à l’engagement pris avec les citoyens »

Les enjeux de Pd et M5s repoussent l’hypothèse d’un large accord

L’histoire des tentatives de réforme de la Constitution des années 1990 à aujourd’hui montre que s’il y avait une réelle volonté de dialogue de la part de la majorité et de l’opposition, un point d’effondrement pourrait être trouvé sans difficulté. Le Pd et le M5 se sont toutefois présentés à la table mise en place par Giorgia Melon avec de nombreux enjeux : non au présidentialisme, non aux élections directes et oui seulement aux petites interventions pour renforcer les pouvoirs du premier ministre et donner plus de stabilité aux gouvernements. D’autre part, le Parti démocrate est favorable à un renforcement des pouvoirs du Premier ministre sous la forme d’une chancellerie à l’allemande (« on peut penser à la méfiance constructive » – ​​a déclaré le leader dem Elly Schlein). Bref, le climat politique ne semble pas favorable au dialogue bipartisan sur une réécriture aussi importante de la Constitution.

Hypothèse bicamérale

Ce qui pourrait suggérer de suivre la voie d’un bicaméral (l’alternative est de présenter un texte de loi au parlement, ndlr) pour isoler la question réformatrice de l’affrontement quotidien à la Chambre sur d’autres mesures, comme le suggère le constitutionnaliste dem Ceccanti. Une hypothèse relancée hier par le leader du M5 Joseph Conté: « Nous sommes disponibles sur la méthode de dialogue en commission parlementaire ad hoc, nous préconisons cette voie » a-t-il déclaré. Une suggestion également chérie par Meloni (« On va évaluer. Je pense qu’on peut parler de tout tant qu’il n’y a pas d’intentions dilatoires »). Schlein est plus froid sur le point : « Ils décideront de l’instrument de comparaison. Nous nous intéressons plus à la qualité et au périmètre de la comparaison qu’à l’outil.»

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Le troisième pôle cherche un accord sur le maire d’Italie

En revanche, l’ouverture du troisième pôle a été confirmée. La disponibilité au dialogue passe par les détails du mérite : l’élection directe du premier ministre sur le modèle du maire d’Italie et le dépassement du bicamérisme. Il s’agit d’une variante qui vise à importer les règles en vigueur pour les communes et les régions : c’est l’élection directe du haut exécutif avec dissolution automatique des chambres en cas de défiance ou de démission. Mais il existe différentes formes de premier ministre, comme celle proposée par la thèse 1 de l’Olivier de 1996 qui prévoit une indication du premier ministre sur le bulletin de vote au lieu d’une élection directe. Volonté de collaboration, donc, de la part du Troisième Pôle. Mais avec un enjeu incontestable : « Pour nous il y a une ligne rouge absolue, la figure de garantie, d’unité nationale, sur la Constitution, du Président de la République est intouchable », plaide le leader du Troisième Pôle Charles Calenda.



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