Du carnaval au grand deuil en quelques secondes : « Nous sommes une petite commune. Tout le monde se connaît’


Cette nuit vers 4h30 du matin une voiture a percuté un groupe de Gilles, les carnavaliers richement vêtus si typiques de cette région autour de Binche. A Strépy-Bracquegnies, commune de La Louvière, il s’agit du groupe ‘Les Boute en Train’.

Une atmosphère étrange règne devant une pièce principale, la « maison du peuple ». Vers 10 heures ce matin, la bière coulait déjà à flot. La musique de fête est diffusée dans les cafés voisins, les enfants se promènent déguisés. Le carnaval semble continuer, mais ce n’est que la première impression.

« C’est terrible », soupire Michael Dipane, qui fait partie du groupe du carnaval. « J’étais aussi entièrement habillé en Gilles ce soir-là, mais comme tout le monde dans le groupe, j’ai entre-temps mis des vêtements normaux. Nous sommes une petite congrégation. Tout le monde se connaît. »

Statue Thomas Nolf

Dipane se trouvait dans une rue différente de celle où s’est produit le drame. Le folklore veut que les Gilles commencent le « ramassage » la nuit, à partir de 3 heures du matin. Petit à petit le groupe grossit en allant de porte en porte et en captant des sous-groupes aux endroits convenus.

« Le ‘ramassage’ est parti de la salle de sport avec 150 à 200 personnes, donc déjà un groupe considérable, pour se rendre au centre », a déclaré le maire Jacques Gobert (PS) lors de la conférence de presse à la mairie de La Louvière. « Alors qu’ils tournaient sur la rue des Canadiens, une voiture a percuté le groupe par derrière à grande vitesse. Elle a pulvérisé un grand nombre de personnes avant de s’arrêter. Le bilan est lourd. C’est une catastrophe. »

Conférence de presse La Louvière, Maire Jacques Gobert Image Thomas Nolf

Conférence de presse La Louvière, Maire Jacques GobertStatue Thomas Nolf

Le maire Gobert doit interrompre un instant son discours. Il déglutit pour rassembler son courage. L’homme est chez lui dans la « maison du peuple », la maison des Boute et du Train, Dipane est d’accord. Son bureau d’assurance n’est pas à cent mètres de là. Un navire fait également partie des blessés légers. C’était la première fois que le carnaval pouvait continuer depuis corona.

« J’ai appelé les carnavaliers à arrêter les festivités », a déclaré le maire. « Je pense qu’ils comprennent cela, mais certains veulent persévérer, mais de manière plus sobre. »

Le maire de La Louvière a du fil à retordre lors de la conférence de presse

Le chef des services médicaux dit que 16 ambulances et 5 voitures anti-moustiques étaient nécessaires. Six personnes n’ont pas survécu, dix personnes sont toujours en danger de mort, 26 personnes ont été transférées dans des hôpitaux. De plus, environ soixante-dix personnes ont été touchées sans blessures. Ils sont reçus dans la salle des sports d’où est parti le cortège et bénéficient de l’assistance de psychologues.

Pendant un moment, on a dit que la voiture roulait à grande vitesse, car elle était poursuivie par la police. Le procureur réfute cela. Un motif terroriste est également hors de question pour le moment.

« Il y avait deux personnes dans la voiture, qui ont été attrapées », explique le procureur adjoint du parquet de Bergen. « Il s’agit d’un homme né en 1988 et d’un homme né en 1990. Les deux personnes n’ont pas encore été interrogées, mais ne sont pas connues des autorités judiciaires. »

Fait remarquable, lors du rassemblement de cette nuit-là, les rues n’étaient pas fermées à la circulation, a confirmé le maire. « Ce ‘ramassage’ a lieu en dehors du périmètre du parcours du carnaval », a déclaré Gobert.

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