Le House Economics Committee approuve un projet de loi qui étend « le droit à l’oubli ». Toute personne guérie d’une maladie grave depuis cinq ans ne pourra plus payer de surcoût auprès de son assureur à partir de 2025. Louie, 26 ans, qui a reçu un diagnostic de cancer des testicules il y a trois ans, est l’une des nombreuses personnes qui en bénéficient.
“Les personnes guéries d’un cancer, par exemple, pourront souscrire une assurance solde restant dû pour leur habitation plus rapidement et à moindre coût”, explique la députée Vooruit Melissa Depraetere. Les indépendants guéris d’une maladie grave ont également un accès facilité à l’assurance « revenu garanti » : celle-ci leur assure un complément de revenu de remplacement en cas de maladie ou d’accident.
La situation est particulièrement problématique pour les personnes dans la vingtaine qui ne peuvent pas acheter une maison en vertu des règles actuelles. Louie Van Rijsselberge (26 ans) en a fait l’expérience : « Il y a trois ans, on m’a diagnostiqué un cancer des testicules. Heureusement, la maladie a été découverte en moi à un stade précoce. Le cancer du testicule est guérissable. J’ai reçu un mois de chimiothérapie. Le taux de réussite de la récupération à mon âge est de 95 %. Les médecins m’ont dit par la suite que tout irait parfaitement bien. Je dois être contrôlé une fois par an.
Mais au début de cette année, lorsque Louie est parti à la recherche d’une maison, un autre problème est soudainement apparu. Louie : « Ma copine et moi allions acheter une maison ensemble. Mais les banques nous ont dit que je ne pouvais pas bénéficier d’une assurance solde restant dû : le délai d’attente pour celle-ci est de dix ans jusqu’au rétablissement. Et sans cette assurance solde restant dû, vous n’obtiendrez pas non plus de prêt hypothécaire auprès de la banque.”
Puisque Louie et sa petite amie forment un couple, heureusement, ils ont pu s’adapter à une manche. « En fin de compte, ma petite amie a décidé d’assumer l’intégralité du risque d’assurance. Mais c’est un lourd fardeau : si je meurs, elle ne sera pas protégée contre cela et ne recevra aucune compensation.
Et les célibataires ?
Selon Louie, les compagnons d’infortune qui, contrairement à lui, veulent acheter quelque chose par eux-mêmes ne le peuvent pas. « C’est pratiquement impossible dans ma situation. Ça inquiète beaucoup de mes compagnons d’infortune : on en parle souvent entre nous.
La nouvelle loi va certainement changer un peu la situation de Louie : « Je pense que c’est positif que le mandat soit maintenant raccourci. Ainsi d’ici deux ans nous pourrons revoir l’assurance solde restant dû, afin que ma copine ne supporte plus seule tous les risques. Nous ferons certainement cet ajustement.
Thomas Van der Plaetsen
L’histoire de Louie, à savoir le cancer des testicules à un jeune âge, rappelle l’olympien Thomas Van Der Plaetsen. Louie est d’accord : « Oui, nous avions la même condition. J’étais soigné par le même médecin que Thomas, à l’hôpital Maria Middelares de Gand.
Enfin, en raison de sa maladie, Louie a également dû faire face à d’autres obstacles financiers. “L’assurance hospitalisation est aussi un problème sérieux (qui n’est désormais pas inscrit dans la loi, ndlr). Heureusement, mes parents l’avaient déjà fermé pour moi bien avant que je tombe malade. Maintenant, cela me coûterait beaucoup plus. Ma maladie est comme un chiffon rouge pour un taureau pour les assureurs. C’est bien sûr un mauvais sentiment, car en fait, mon état est très gérable.
“Le droit à l’oubli”
Jusqu’à récemment, de nombreuses personnes ayant des antécédents médicaux devaient payer plus pour l’assurance. La situation est particulièrement problématique pour les personnes dans la vingtaine qui ne peuvent pas acheter une maison en vertu des règles actuelles. En raison du lobbying des assureurs privés, le dossier traîne depuis des années : ils craignent une augmentation de leurs coûts.
En 2020, la période d’attente était déjà portée à dix ans, maintenant elle est encore réduite à cinq ans. Pour les moins de 21 ans, le nouveau régime entrera en vigueur le 1er janvier 2023, pour les plus âgés à partir de 2025. Actuellement, il existe douze maladies pour lesquelles le droit s’applique – dont le cancer, le VIH et la mucoviscidose. Cette liste est élargie pour inclure le diabète, par exemple.
Au sein de la majorité Vivaldi, un compromis a été trouvé sur les différentes propositions circulant à ce sujet. Il y a aussi le soutien de l’opposition. La députée Anneleen Van Bossuyt (N-VA) a également présenté un tel projet de loi l’année dernière. L’ambition de s’attaquer au problème était déjà affirmée dans l’accord de coalition, mais sans échéances concrètes.