Dragons de Washington et de Kiev : voici la feuille de route diplomatique du premier ministre italien

La visite à Kiev est sur la table. Mario Draghi envisage une mission dans la capitale ukrainienne pour une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky. Le premier ministre est toujours isolé de Covid, mais planifie la feuille de route diplomatique pour les deux à trois prochains mois, avec certains engagements déjà établis et d’autres en cours de définition. Un agenda dont la guerre, l’énergie et la défense sont certainement les thèmes principaux. Si la mission à Kiev a lieu dans la première quinzaine de mai, elle précédera de peu le voyage aux États-Unis : il n’y a pas encore de dates précises, mais selon certaines rumeurs ce serait du 10 au 12 mai à Washington, pour rencontrer le président Joe Biden, puis à New York.

La première sortie le 3 mai à Strasbourg

Mais avant cela, un autre rendez-vous est déjà au calendrier : le 3 mai, le président du Conseil s’exprimera en plénière du Parlement européen, avec un discours qui comprendra ensuite une réplique aux interventions des parlementaires. Le président de la République, Sergio Mattarella, arrivera à Strasbourg la semaine prochaine pour sa première sortie à l’étranger depuis sa réélection au Quirinal. Le chef de l’Etat s’exprimera devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 27 avril. Le 4 mai, Draghi doit rencontrer à Rome le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, tandis que le 26 mai, également à Rome, la réunion bilatérale avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’est tenue il y a dix jours à Alger, alors que le pacte pour augmenter les importations de gaz naturel de plus de neuf millions de mètres cubes a été scellé.

Le sommet européen extraordinaire de fin mai

Énergie, guerre, défense : ces thèmes du Conseil européen extraordinaire des 30-31 mai à Bruxelles, où l’Italie ramènera sur la table des 27 la proposition de plafonnement des prix du gaz naturel, qui lors du sommet fin février avait trouvé l’opposition de certains pays du Nord (mais la Hollande a montré une certaine ouverture dans l’accord bilatéral il y a quelques jours) et aussi de l’Espagne, qui a maintenant un différend diplomatique avec l’Algérie – son fournisseur historique de gaz – en raison du match géopolitique avec le Maroc sur le Sahara Occidental. Autant de thèmes qui seront re-proposés les 23 et 24 juin lors du Conseil européen ordinaire, aux côtés des traditionnels à Bruxelles.

Guerre, énergie et défense : un sommet chargé et un agenda bilatéral chargé

Après l’Eurosommet, deux rounds serrés : le G-7 au Schloss Elmau, en Bavière, le premier avec le chancelier Olof Sholz, dans le rôle de propriétaire. Et immédiatement après (29-30 juin) le sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Otan à Madrid, particulièrement important compte tenu de la situation de la guerre en Ukraine (avec l’incertitude quant à l’évolution de la situation dans deux mois), mais surtout la demande de la Finlande et de la Suède d’adhérer à l’Alliance atlantique, un dossier très délicat au regard de la neutralité historique des deux pays scandinaves et des relations avec la Russie, notamment à Helsinki.

Bilatérales avec l’Algérie et la Turquie en juillet

Enfin, deux rendez-vous en juillet (pour l’instant) : un sommet intergouvernemental avec l’Algérie, les 18-19 juillet, pour sécuriser l’accord à long terme avec Alger, et un sommet (date à déterminer) avec la Turquie, rendez-vous établi de longue date temps mais pas réalisé à cause de Covid. Cette nomination revêt également une forte signification, pour le rôle d’Ankara tant dans la recherche d’une solution pour l’Ukraine que pour le match énergétique, compte tenu du transit par le territoire turc des gazoducs qui contournent les territoires russes. Lors de la conférence de presse à l’issue du Conseil européen de février, Draghi a déclaré que le forum de dialogue Italie-France-Turquie, abandonné depuis un certain temps, serait réactivé. Sur ce format on verra après les élections françaises.



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