Draghi : respectez les engagements de l’OTAN ou sautez tout. Et monte au Colle

« Dans la Def, il y aura une augmentation des dépenses militaires. L’objectif doit être atteint d’ici 2024″. Depuis Palazzo Chigi, ils sont catégoriques sur ce point. Le Premier ministre Mario Draghi a récemment quitté le Quirinal pour sensibiliser Sergio Mattarella au risque d’une crise gouvernementale et recevoir un soutien maximal du chef de l’État sur les engagements pris au niveau international. La rencontre avec Giuseppe Conte s’est très mal passée. Au président du M5, tout juste reconfirmé avec le vote des députés, Draghi a relancé que le gouvernement « entend respecter et réaffirmer fermement les engagements de l’Otan sur l’augmentation des dépenses militaires à 2% du PIB ». Selon le Premier ministre, « ils ne peuvent pas être remis en cause » dans un moment aussi délicat, avec la guerre aux portes de l’Europe : « Si cela se produisait, le pacte qui maintient la majorité en place échouerait ».

Une position très dure, celle du premier ministre, qui dans l’après-midi, avant la rencontre avec Conte, avait eu une conversation téléphonique avec le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre britannique Boris Johnson. Confirmant le rôle de plus en plus central assumé par l’Italie, qui sera à l’avenir l’un des pays candidats à la gestion du processus de paix. D’où la perplexité d’un ancien Premier ministre qui a plutôt réitéré la réticence de son parti à atteindre 2% du PIB en 2024. L’avocat du peuple, sortant du Palazzo Chigi, a déclaré que le M5 n’avait pas l’intention de mettre les accords avec l’OTAN en cours de discussion, mais maintenant l’augmentation des dépenses militaires « serait improvisée, car les priorités des Italiens sont différentes, la situation a changé par rapport à il y a huit ans ». Cette dernière affirmation ressemble à une excusatio non petita. De Palazzo Chigi, ils soulignent que non seulement « les plans convenus en 2014, et suivis par les différents gouvernements qui se sont succédé, prévoient une augmentation progressive continue des investissements d’ici 2024″, mais aussi qu’en 2018, il y avait une allocation similaire à celui de 10 ans plus tôt Alors qu' »en 2021 il y a eu une augmentation de 17%, avec 24,6 milliards » et « entre 2021 et 2022 le budget de la défense monte plutôt à 26 milliards : une augmentation de 5,6% ».

ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE DÉFENSE

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Bref, du point de vue de Palazzo Chigi, la nouvelle position de Conte est entièrement instrumentale. De plus, que l’objectif de Conte était d’arriver à une « clarification » a été immédiatement compris au Sénat, où l’on a assisté à une situation paradoxale : après que le gouvernement eut donné un avis favorable sur l’agenda des Frères d’Italie – agenda qui suivit le texte approuvé dix jours plus tôt à la Chambre et voté à une large majorité, dont 5 étoiles – le parti de Giorgia Meloni a retiré le vote, se sentant satisfait de l’acceptation par l’exécutif. Une solution qui a mis le 5 étoiles en rage : « Il fallait voter l’ordre du jour », a déclaré le même Conte dans la soirée. En effet, le chef de file du M5 souhaitait que la scission de la majorité soit consommée, mais pas par hasard sur un ordre du jour en commission et non sur le décret Ukraine à la Chambre, sur lequel le gouvernement pourrait faire confiance dans les prochaines années. les heures. « Draghi aura aussi le droit d’informer le président mais je n’ai soulevé aucune crise gouvernementale : je dis seulement que si on doit prévoir une dépense militaire, un parti majoritaire peut discuter des modalités, y compris temporelles, pour respecter cet engagement. « , a précisé Conte dans la soirée, cherchant à jeter de l’eau sur le feu. Mais la tension reste très vive, et le secrétaire du Parti démocrate, Enrico Letta, en a fait son interprète, laissant échapper « une grande inquiétude ». La crainte à Largo del Nazareno, et pas seulement, c’est que Conte ait en réalité décidé d’essayer la voie des sondages anticipés en juin, ou au plus tard à l’automne, pour tenter de remonter dans les sondages en interceptant le malaise social et le monde hétérogène « neutraliste ». Il faut également souligner le silence du gouvernement de centre-droit : pas plus tard qu’hier, le leader de la Lega Matteo Salvini a été reçu à Arcore par Silvio Berlusconi, mais tous deux ont décidé de ne pas intervenir dans le choc Draghi-Conte.



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