Double Kramaric, Livaja et Majer : le poker croate élimine le Canada

Le but éclair de Davies est une illusion. Le milieu de terrain croate prend le match et l’attaquant d’Hoffenheim ne pardonne pas : la finale 4-1

De notre correspondant Luca Bianchin

Parfois, pour résoudre les problèmes de la vie, il suffit de changer de point de vue. La Croatie a cherché un avant-centre tout au long du mois de novembre et l’a trouvé lorsqu’il a déplacé Kramaric du centre à l’aile droite. Deuxième attaquant atypique, disons. Kramaric a marqué deux fois alors que la Croatie revenait de l’arrière pour gagner 4-1 contre le Canada, qui a pris les devants après deux minutes grâce à Davies. Le classement parle de lui-même : Croatie et Maroc 4, Belgique 3, Canada 0. Les Nord-Américains sont éliminés, les Croates n’auront besoin que d’un match nul lors de leur dernier match face à la Belgique.

Le match

Pour comprendre comment s’est déroulé le match, il faut zoomer entre la minute 2 et la minute 36. La Croatie, en retard d’un but, a deux chemins : une dépression nerveuse ou une réaction posée. C’est trop loin pour passer en mode embarquement. Modric et Kovacic, à ce moment-là, prennent le jeu en main : ils restent calmes, contrôlent le rythme et élèvent la qualité du dribble, avec le 8 madrilène indispensable pour sa capacité à accélérer et trouver l’homme libre. Brozovic, troisième homme au milieu, complète le tableau. Livaja rate la cible à la 35e minute – directement sur le ballon de Kovacic – mais ces minutes sont décisives pour éteindre l’enthousiasme du Canada et remettre les pendules à l’heure. Les buts sont presque une conséquence.

Croatie

Les voici, les objectifs. A la 36e minute combinaison Kovacic-Perisic-Kramaric, avec un pied gauche libérateur à la 9e minute A la 44e minute action de Juranovic – rachat ponctuel après le fou de Davies – qui permute à droite, remporte un rebond et, à la trocart, libère Livaja pour un angle de tir du pied droit. Le troisième but, à 20 minutes de la fin, était un autre tir de Kramaric, désormais en confiance à la hauteur de l’Aspire Tower, l’un des plus hauts gratte-ciel de Doha. La passe décisive, gracieuseté d’Ivan Perisic. Le quatrième, une contre-attaque fermée par Lovro Majer sur une passe décisive d’Orsic, avec le fou mondial de Miller. La récurrence de certains noms montre clairement que la Croatie en 2018, même si avec un grand roulement générationnel, est vivante et se bat pour les huitièmes de finale. Dalic sait qu’il partira favori face à la Belgique. Si cela suffit, demandez à De Bruyne.

Canada, il est tôt

Le Canada, quant à lui, accueille tristement la Coupe du monde. Le grand match contre la Belgique et les premières minutes ici nous ont fait penser que l’équipe était prête et Herdman était un excellent entraîneur. On verra bientôt pour Herdman, quant à l’équipe eh bien, c’est encore tôt. Buchanan, Davies, Osorio ont montré des moments uniques de bon football mais la personnalité de la Croatie, sa capacité à gérer le match était trop supérieure. A part ça, les erreurs défensives. Miller a fait mauvaise impression en deux buts et demi, Hutchinson à 1-0 n’a pas lu la situation et a laissé Kramaric aller au but, désolé uniquement dans la petite surface. « Encore quatre ans », encore quatre ans, disent les voisins américains quand ils veulent confirmer un président. Dans quatre ans, on en reparlera et les Canadiens savent déjà qu’ils seront là : ils joueront à domicile.



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