Il y a 5 raisons pour lesquelles Django Django est toujours d’actualité alors qu’il en est déjà à son 5e album studio, bien qu’il ne soit pas la nouveauté. La première et la plus évidente est que les auteurs de ‘Default’ continuent de s’inspirer de l’usine DFA. ‘Slipstream’ et ‘Dumdrum’, contenus dans ce nouvel opus ‘Off Planet’, auraient fait la Une au moment où l’on découvrait Hot Chip en première partie pour LCD Soundsystem.

La seconde est qu’ils savent de qui s’entourer. Cet album comprend des collaborations avec des noms aussi intéressants que Stealing Sheep, la chanteuse sud-africaine Toya Delazy ou le rappeur japonais Yuuko. Ce ne sont pas des choix si évidents, nous emmenant certainement sur une autre « planète », loin de la nôtre, ces derniers temps si monochrome. Le single principal de cette époque se démarque, un ‘Complete Me’ que, comme l’acide, ils ont produit avec Self Esteem, une autre des voix clés de la scène alternative internationale, à l’intérieur et à l’extérieur du Slow Club.

La troisième est qu’ils savent contrecarrer leurs chansons dansantes avec des productions plus sincères. Dans cette lignée, le magnifique ‘Lunar Vibrations’ qu’ils ont livré à Isabelle Woodhouse sur cet album se démarque, et qui rejoint des artistes plus introspectifs, comme Caribou.

La quatrième est qu’ils savent comment fermer un dossier. Après une heure et vingt de sortie, ‘Gazelle’ est la cerise sur le gâteau. Avec une certaine trace de chanson-rivière, la chanson a une cadence de musique disco, de basse funk, de cordes et un flow spectaculaire. Cela dure plus de 5 minutes mais vous donne envie de plus. Ce qui après 20 titres a beaucoup de mérite et nous amène au dernier point.

Car la cinquième raison de continuer à aimer Django Django, c’est qu’il y a une certaine vocation conceptuelle dans ce disque. Son leader et co-fondateur Dave Maclean s’est inspiré de l’ufologie pour lancer cet ouvrage en 4 parties distinctes. 4 EP’s, dont chacun s’inspire d’une « planète » différente, dans le but de « déconstruire l’identité du groupe ».

Je ne sais pas si Django Django a autant déconstruit dans le processus ou si chaque EP nous emmène vraiment sur une planète très différente en particulier. C’est vrai qu’ils jouent parfois avec du jazz, de la house, du R&B ou du hip hop, mais la plupart du temps ils continuent à se ressembler. Je ne sais pas non plus si toutes les pièces s’emboîtent parfaitement. Sans aller jusqu’aux instrus, qui sont habituellement la cible facile des gens -quand ‘Osaka’ et ‘Squid Inc. sont assez puissants-, ‘No Time’ avec Jack Peñate ou ‘A New Way Through’ ne se démarquent pas autant dans une si longue séquence. Ce que je sais, c’est qu’ils nous ont divertis tout au long du processus.



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