Disque de la semaine : Superorganism / World Wide Pop


Le monde dans lequel nous vivons ne semble-t-il pas chaotique ? Le superorganisme ne le reflète-t-il pas d’une manière ou d’une autre ? Le groupe de plusieurs continents qui s’était fait connaître il y a quelques années avec leur premier album éponyme est de retour avec un second intitulé ‘World Wide Pop’ fidèle à leur son. Un amalgame d’arrangements, d’effets spéciaux, de synthétiseurs et d’instruments organiques -ou leur imitation- complété par les collages visuels personnels du groupe DIY. Ce nouvel album est présenté avec un single vedette appelé ‘Teenager’ dont la vidéo mettant en vedette acteur Brian Jordan Alvarezen plus de beaucoup d’effets 2D et 3D, c’est de la pure fantaisie.

‘Teenager’ nous parle du culte de la jeunesse dans les réseaux sociaux, tandis que le reste de l’album traite de problèmes tels que la dépression, l’estime de soi ou l’effondrement. « Toute ma vie est un montage », propose « Black Hole Baby » comme thème d’ouverture, tandis que d’autres parlent d’espace ou de cosmos. ‘Système Solaire’ est une demande qu’il résolve nos vies. Le titre « World Wide Pop » évoque la vie extraterrestre, tout en proposant une « avance rapide » pour prouver que « la fin des temps n’est pas aussi mauvaise qu’on le pense, après tout ».

Toute la dépression qui s’inscrit dans ‘World Wide Pop’ apparaît contenue par un certain sarcasme. ‘Put Your Phone’ vous rappelle combien d’argent Jeff Bezos gagne par seconde,’L’oeil du tigre‘ est une référence dans le fantasmagorique ‘Flying’ -qui porte bien son nom-, et ce doit être une blague que l’album, après avoir annoncé l’apocalypse vivante, se conclue par l’idée que « tout va s’effondrer, sauf les États-Unis ».

La musique, bien sûr, accompagne, vendant l’idée que les superorganismes survivront à la fin du monde, comme si ce chaos dans lequel ils plongent les voix et les mélodies qu’ils écrivent de manière classique (ils expliquent que leur modus operandi est très différent de celle de Go ! Team même si les résultats sont similaires) a été increvable. C’est ce que nous suggèrent les susmentionnés ‘World Wide Pop’ et ‘Flying’, deux chansons qu’il est difficile d’imaginer manquer de leurs concerts. Ou ‘Don’t Let the Colony Collapse’, l’un des morceaux dans lesquels Stuart Price a laissé sa marque bien qu’il n’ait pas été dûment crédité. Et vous n’avez peut-être plus hâte de l’entendre s’adapter.fondu au gris‘ encore une fois, mais l’album accueille la variété à ce stade de la séquence.

Superorganism sacrifie le facteur de surprise généré par leurs débuts pour la consolidation de leur son dans un bon deuxième album qui laisse des moments dansants, fous, curieux comme les contributions de Stephen Malkmus de Pavement, et aussi magiques que ‘Oh Come On’. Dans celui-ci, entre effets acoustiques et psychédéliques, on se souvient des jours glorieux du producteur Dave Fridmann. ‘Yoshimi Battles the Pink Robots’ vient d’avoir 20 ans, soit dit en passant.



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