Directive sur l’immobilier « vert » : durcissement du risque sur les hypothèques pour les habitations énergivores


Pas seulement des rénovations. La nouvelle directive Epbd (Directive sur la performance énergétique des bâtiments), approuvée mardi par le Parlement européen, pourrait également avoir un impact sur le financement, réduisant les espaces pour les hypothèques destinées à acheter ou à redévelopper les maisons les plus énergivores.

La prédiction vient deAbipar l’intermédiaire de son directeur général, Jean Sabatini, jeudi 16 lors d’une audition à la Commission des politiques de l’Union européenne de la Chambre. Et cela part de ce que la directive, dans son article 1, définit comme des « règles du portefeuille hypothécaire », c’est-à-dire des mécanismes qui obligent les prêteurs hypothécaires (comme, précisément, les banques) « à augmenter la performance énergétique médiane du portefeuille d’immeubles couverts par leurs emprunts hypothécaires ». Par conséquent, les institutions doivent améliorer l’efficacité de ces propriétés, même si elles ne les possèdent pas.

Les espaces de financement sont réduits pour les maisons moins performantes

L’effet de cette obligation, selon l’association, est que « les banques seraient nécessairement obliger – dans l’impossibilité d’améliorer la qualité des biens déjà nantis – d’orienter leurs choix de financement vers des biens ayant meilleures performances énergétiques, réduisant la possibilité d’accéder au crédit pour l’achat/le redéveloppement de propriétés de moindre qualité». Ainsi, les foyers les moins performants verraient leurs espaces de financement se réduire.

Ce n’est pas le seul problème de la disposition, désormais destinée au passage du trilogue avant le feu vert définitif. En fait, atteindre les objectifs d’efficacité exigera un gros investissement de particuliers. Et tout le monde, bien sûr, ne pourra pas les soutenir. «Les banques – poursuit Sabatini – auraient pu difficulté à décaisser les fonds prêts hypothécaires à des sujets moins solvables, étant donné que le processus de financement doit nécessairement être basé sur une évaluation solide de la solvabilité, conformément aux dispositions de la réglementation de la surveillance bancaire, ainsi que de la directive sur le crédit immobilier aux consommateurs, pour éviter les phénomènes de surendettement -endettement ». Pour le segment le plus faible de la population, il convient donc l’état intervient.

Double impact sur les banques

L’impact sur les institutions, essentiellement, pourrait être double. Au niveau direct, la directive « pourrait conduire à une dépréciation des garanties acquis par les banques pour l’octroi de crédits hypothécaires ». Indirectement, « moins de richesse signifie aussi moins de possibilité d’accès au crédit pour les entreprises et les ménages, avec pour conséquence de moindres possibilités de croissance de l’économie ». Dans les prochaines étapes de la directive, alors, selon l’association, ils sont nécessaires corrections avec plus d’éléments de proportionnalité et de flexibilité. Aussi parce que les objectifs de redéveloppement (classe E d’ici 2030 et D d’ici 2033) sont « difficilement atteints dans les délais fixés ».



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