Francfort (Reuters) – Selon la directrice de la banque centrale Isabel Schnabel, la BCE interviendra pour empêcher une augmentation désordonnée des coûts de financement des pays les plus endettés de la zone euro.

La politique monétaire peut et doit réagir à une réévaluation désordonnée des primes de risque, qui affecte les mesures de la banque centrale et menace la stabilité des prix, a déclaré Schnabel mardi à l’Université Panthon-Sorbonne à Paris, selon le discours. « Il ne fait aucun doute que nous développerons et utiliserons de nouveaux outils si nécessaire pour assurer la transmission de la politique monétaire et donc notre mandat principal de stabilité des prix », a-t-elle déclaré. Schnabel est responsable de la mise en œuvre concrète de la politique monétaire à la Banque centrale européenne (BCE).

Plus récemment, les écarts de rendement – les soi-disant spreads – entre les obligations d’État allemandes et celles des pays du sud de l’euro comme l’Italie avaient fortement divergé. Selon les experts, les primes de risque plus élevées pourraient devenir un problème pour les pays de la zone euro aussi lourdement endettés. Mardi, l’écart de rendement entre les obligations d’État allemandes à 10 ans et les obligations d’État italiennes correspondantes a atteint plus de 2,50 points de pourcentage – l’écart le plus élevé depuis 2020. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré la semaine dernière après la décision sur les taux d’intérêt que la BCE adapterait les instruments existants. si nécessaire ou utiliser de nouveaux outils pour remédier à la divergence indésirable des rendements des obligations d’État.

L’engagement envers l’euro est l’outil de la banque centrale contre une telle fragmentation, a déclaré Schnabel. « Cet engagement ne connaît pas de limites », a-t-elle ajouté. La BCE réagira aux nouvelles urgences avec des instruments existants et nouveaux. Celles-ci pourraient prendre différentes formes et resteraient dans le cadre du mandat, a-t-elle déclaré. Dans une première réaction au discours du directeur de la BCE, Frederik Ducrozet, analyste économique en chef du gestionnaire d’actifs suisse Pictet, a tweeté qu’il s’attendait à l’arrivée d’un nouvel instrument. « Ce qui compte, c’est la crédibilité et @Isabel_Schnabel vient d’envoyer un signal fort aujourd’hui », a-t-il noté.

Selon Schnabel, un outil pour réduire les écarts de rendement est le réinvestissement flexible des fonds provenant d’obligations expirées dans le cadre du programme d’achat d’obligations de plusieurs billions de dollars PEPP. Selon le directeur, la BCE peut également trouver des réponses dans des délais très courts si la politique monétaire est à risque.



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