« Dieu interdit de planter un arbre »: l’expiation pour les agriculteurs divise le gouvernement flamand

Selon le président du CD&V, Sammy Mahdi, la Flandre doit veiller à ce que « les terres agricoles puissent rester des terres agricoles ». Pour le démocrate-chrétien, cela signifie que ni le gouvernement lui-même ni les organisations de défense de la nature ne seront plus autorisés à utiliser l’argent des impôts flamands pour acheter des terres agricoles. Ils le transforment en nature ou en forêt. Natuurpunt a par exemple reçu un peu plus de 29 millions d’euros de subventions pour l’achat de terrains en 2022.

Open Vld a également appris mardi que le gouvernement ne pouvait pas avoir l’intention de concurrencer indirectement les agriculteurs sur le marché. « Aujourd’hui, le gouvernement participe au marché de l’achat de terres agricoles. Cela fait grimper les prix et réduit la disponibilité des terres », explique une source libérale bien informée. A Open Vld, les lignes politiques ont été récemment exposées par la vice-Première ministre Gwendolyn Rutten. Elle est beaucoup plus proche des agriculteurs que son prédécesseur Bart Somers.

Fumier

Outre le gel des flux financiers, CD&V et Open Vld souhaitent également poursuivre le nouveau plan d’action sur le fumier (MAP 7). Aujourd’hui, ce plan reste bloqué sur une seule disposition : zéro fertilisation dans la zone dite VEN. Les deux partis estiment que le gouvernement devrait laisser tel quel le taux de fertilisation zéro. Mais selon le ministre responsable Zuhal Demir, cela est impossible sans l’approbation européenne. Et nous l’attendons toujours. Cd&v affirme que la Flandre peut décider elle-même.

En tout cas, Demir – et le reste de la N-VA dans son sillage – ne souhaite pas changer de politique. « Cette fois, il n’était pas expressément prévu de s’en tenir aux mots. (sur la politique de la nature, éd.). C’était le cas dans le passé. Il n’est pas approprié de faire un choix entre nature et agriculture. De plus, il est absurde de dire que moins de nature résout les problèmes des agriculteurs. Ils sont d’un tout autre ordre. Dans le raisonnement actuel de CD&V, on peut sacrifier des terres agricoles pour des terrains de golf, des écuries et des projets privés. Mais à Dieu ne plaise qu’un arbre y soit planté », écrit Demir dans un communiqué de presse enflammé.

Des consultations gouvernementales difficiles n’ont pas abouti à un compromis mardi soir. D’autres réunions pourraient avoir lieu dans les prochains jours, indiquent plusieurs sources.

Engloutissez-le

Le mouvement écologiste est également en mouvement. Natuurpunt souligne par exemple que « la nature n’engloutit pas les terres agricoles ». Seulement 1,8 pour cent des terres agricoles flamandes relèvent désormais d’un plan de gestion de la nature, indique le rapport. «Nous développons principalement la nature sur des terres moins adaptées à l’agriculture, comme les prairies humides des vallées fluviales, les landes pauvres ou les vieilles forêts.»

Le parti d’opposition Vooruit se concentre sur le CD&V. «La perte de terres agricoles en Flandre est principalement due au morcellement des terres à des fins d’habitation ou de transformation en zones industrielles. La part de la conversion en réserve naturelle est négligeable», déclare le député Bruno Tobback.

Il évoque principalement la politique agricole, dont le CD&V est responsable depuis de nombreuses années. « Vouloir cacher cet échec derrière une guerre opportuniste contre le peu de nature qui nous reste en Flandre est un cynisme rarement vu. »



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