Nouvelle étape pour le gouvernement italien pour s’affranchir des approvisionnements en gaz russe. Outre la possibilité d’importer de plus grandes quantités de gaz liquéfié, le plan de l’exécutif est de pouvoir se déconnecter au plus vite du réseau européen de distribution de gaz. Le ministre de la Transition écologique Cingolani a estimé à 24-30 mois la possibilité pour l’Italie de se désengager des approvisionnements russes. D’où le début d’une série d’étapes en Afrique du Nord par le ministre Luigi Di Maio et le PDG d’Eni Claudio Descalzi pour mettre en œuvre les approvisionnements depuis le sud. Di Maio et Descalzi sont retournés en Afrique avec une mission de deux jours (samedi 12 et dimanche 13 mars) pour conclure de nouveaux accords avec la République du Congo et l’Angola.
Stop à la spéculation sur les prix
Déchaîner « l’arnaque colossale » sur les prix du gaz n’est possible qu’en introduisant un prix maximum du gaz. C’est ce qu’a réitéré le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, au micro de Skytg24, qui voit la solution dans le plafonnement des prix qui, s’il est adopté au niveau européen, pourrait désamorcer la nervosité des marchés internationaux qui nuit aux entreprises et aux citoyens en quadrupler le prix du carburant, à commencer par le gaz, que la Russie continue de nous fournir régulièrement même pendant la guerre en Ukraine. « Il n’y a aucune raison pour que le prix du gaz augmente : de nos jours, au contraire, il coule abondamment de tous les gazoducs, y compris les gazoducs russes, dans une mesure encore plus grande qu’il y a des années ; seulement que par rapport à il y a quelques temps ça coûte plus cher parce qu’il y a de la nervosité sur le marché », a encore expliqué le ministre. « Si on met un plafond de prix européen, ça ne peut plus arriver : alors commençons par bloquer les coûts de l’énergie qui augmentent d’une manière absolument sans rapport avec la réalité des faits car le coût d’extraction du gaz est toujours le même et il y a aucune raison de le vendre 10 fois plus cher. Donc si on met un cap et qu’on intervient en urgence, on arrête cette spirale spéculative ».
Le ministre a ensuite rappelé comment le gouvernement travaille sur « de nouvelles aides pour les catégories harcelées ». Sur la possibilité de revoir les droits d’accises, Cingolani a précisé que « nous devrions y réfléchir aussi, en nous rappelant toutefois que les droits d’accises servent à faire fonctionner l’État. Dans tous les cas, nous ferons notre part ».
Missions gouvernementales
L’Italie doit remplacer 29 milliards de mètres cubes de gaz russe, à la lumière de l’invasion de l’Ukraine, mais le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio a déclaré dans une interview au journal La Repubblica qu’il était optimiste à ce sujet. La nouvelle mission en Afrique n’est que la dernière étape d’une série d’initiatives lancées au lendemain du conflit ukrainien – après le Qatar et surtout l’Algérie – qui, comme l’a expliqué à plusieurs reprises Di Maio, « servent à diversifier les sources d’énergie. Avec le Congo et l’Angola – a dit le ministre – il y a encore beaucoup à négocier. Nous devons remplacer 29 milliards de mètres cubes de gaz russe. Nous en compenserons déjà la moitié en deux mois. Mais je suis optimiste, il est possible d’aller encore plus loin ».
Les premiers accords
Avec l’Algérie et le Quatar les premiers accords pour atteindre l’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Avec l’Algérie, l’hypothèse sur laquelle des points d’accord ont été trouvés est celle de prévoir le transit de 10 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par le Transmed dans un temps pas trop long. Une autre offre importante pourrait également provenir du Qatar. Dans la mission qatarienne, Di Maio et Descalzi sont parvenus à un accord pour garantir des approvisionnements supplémentaires par rapport aux 7 milliards de mètres cubes que Doha assure déjà à l’Italie.