« Devoir abandonner les patients. En tant que médecin, je ne peux pas imaginer cela » : Petra De Sutter (Vert) appelle à un cessez-le-feu à Gaza

«Si nous ne voulons pas que Gaza se vide de son sang, l’Europe devrait appeler à un cessez-le-feu le plus rapidement possible. Parce que les images qui nous parviennent aujourd’hui sont inquiétantes», déclare De Sutter. « En tant que médecin, je ne peux pas imaginer devoir évacuer l’hôpital et décider quels patients je suis obligé de laisser derrière moi. Dans une région où la moitié des habitants sont des enfants, c’est actuellement la dure réalité.»

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé mardi qu’elle n’était plus en mesure de fournir une aide humanitaire à Gaza. Le nombre de réfugiés sur les sites de l’UNRWA au sud de la bande de Gaza est « absolument écrasant », selon le communiqué. L’organisation onusienne n’a plus la capacité de faire face à cette situation. « Une catastrophe humanitaire sans précédent se déroule sous nos yeux. »

Le blocus israélien de l’électricité, du carburant, de la nourriture et des médicaments provoque d’importantes pénuries à Gaza. L’ONU décrit le blocus comme « rien d’autre qu’une punition collective » pour les habitants de Gaza, ce qui constitue un crime de guerre au regard du droit international. L’OMS parle également de « violation du droit international humanitaire » car 21 hôpitaux de la bande de Gaza ont reçu l’ordre d’évacuer par l’armée israélienne. Il prévient que la vie des patients vulnérables est mise en danger.

De Sutter affirme qu’il ne peut plus rester à l’écart. « L’Europe doit immédiatement faire pression pour déposer les armes. Je plaiderai en faveur de cela au sein du gouvernement belge.»

Hôpital

Les partis verts ont toujours soutenu la cause palestinienne. De Sutter fait désormais également référence au contexte historique de la guerre à Gaza. « Depuis des décennies, des générations de Palestiniens ont grandi dans les territoires occupés. Ils ne sont pas traités comme des citoyens égaux et n’ont pas les mêmes droits que les citoyens israéliens. Et aujourd’hui, une fois de plus, les Palestiniens paient un prix énorme pour ce conflit en cours. »

Au moins 200 personnes auraient été tuées mardi lors d’une frappe aérienne contre l’hôpital arabe Ahli, dans le centre de la ville de Gaza, qui, selon l’armée israélienne, a été menée par le Jihad islamique. Le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, accuse Israël d’être responsable de l’attaque. Il y aurait « des centaines de victimes » encore ensevelies sous les décombres.

Vendredi dernier, le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) s’est également montré résolument favorable à Israël. « Israël a le droit de se défendre, y compris contre de futures attaques du Hamas. Mais cela doit se faire dans le respect des lois de la guerre. Même en temps de guerre, il y a des règles. » De Croo a donc été l’un des premiers dirigeants de gouvernements occidentaux à condamner les actions israéliennes. Il n’a pas appelé à un cessez-le-feu.



ttn-fr-31