Par Anne Losenski
L’une des vignettes climatiques doit aller en prison pendant 4 mois, l’autre s’en tire avec une amende de 150 euros : la folie normale devant le tribunal de district de Tiergarten.
► L’informaticien Kevin H. (31 ans) de Cottbus est accusé au 1er étage. Allégation : 2022, trois barrages routiers à Berlin et abus d’appels d’urgence au Bundestag (je viens d’appuyer sur l’alarme incendie dans la Paul-Löbe-Haus).
Comme la plupart des vignettes climatiques, il avoue tout, mais invoque l’état d’urgence : le gouvernement n’en fait pas assez. Verdict : 4 mois de prison !
« La crise climatique ne se négocie pas ici, mais des comportements criminels », déclare la juge Susanne Wortmann. « Les barrages routiers sont une nécessité. Il est condamnable d’utiliser la force pour provoquer un embouteillage afin de faire entendre sa propre motivation et d’attirer le plus d’attention possible. La liberté de réunion ne donne pas le droit d’instrumentaliser les larges masses de la population et des automobilistes. De telles actions n’arrêteront pas le changement climatique.
De plus, il a déjà été condamné trois fois. « Pas de changement d’avis, pas de pronostic social positif, risque de récidive. » Pas de probation, mais la prison. Cela fait de lui le deuxième colle climatique qui a été condamné à une peine de prison sans sursis à Berlin !
► Le retraité Dieter R. (65 ans) de Saxe est accusé au 4e étage. Accusation : deux barrages routiers sur l’A100 en juillet 2022 le matin aux heures de pointe.
Lui aussi avoue tout : « Il y a des choses plus importantes que de conduire de A à B ! C’était la liberté de réunion. » Verdict : 150 euros d’amende.
« Objectivement, c’était nécessaire », explique le juge Dr. Sarah Turner. « Mais vous vous êtes assis paisiblement dans la rue, brandissant des pancartes – cela relève de la protection de l’article 8 de la Loi fondamentale sur la liberté de réunion. Des actions ont été annoncées publiquement, la population aurait pu basculer vers les transports en commun. Les conducteurs bloqués ont été informés qu’ils faisaient partie du problème climatique.
Le ministère public et le prévenu peuvent faire appel des jugements.