Deux navires d’ONG bloqués par l’Italie après avoir enfreint une nouvelle loi : « Les canots de sauvetage ne sont pas destinés à servir de ferries pour les migrants »


Les autorités italiennes ont immobilisé deux navires de sauvetage allemands jusqu’à nouvel ordre. Les équipages des navires des ONG ont amené plusieurs boat people en Italie vendredi. Ce faisant, ils ont violé une loi du gouvernement radical de droite à Rome.

Plus de 50 000 migrants ont atteint l’Italie par bateau depuis le début de l’année, contre environ 19 600 à la même période l’an dernier, selon les chiffres officiels du ministère italien de l’Intérieur. Des milliers de migrants supplémentaires sont attendus. Le gouvernement italien de droite radicale de Giorgia Meloni, qui avait précédemment annoncé qu’il se contenterait d’arrêter l’afflux de migrants sur des bateaux, préférerait ne pas les voir venir.

Perte de temps

La nouvelle loi, qui a été approuvée en février, stipule que les navires de sauvetage doivent naviguer vers le port immédiatement après une opération de sauvetage. De plus, les autorités décident de quel port il s’agit et souvent il ne s’agit pas du plus proche. Les navires sont parfois envoyés à des centaines de kilomètres. Par exemple, ils ne peuvent pas effectuer plusieurs opérations à la suite et ils perdent beaucoup de temps.

Image d’archive de mars. Un bateau de migrants surchargé rempli de monde lors d’une opération de sauvetage au large de la Calabre. ©AFP

Infractions

L’un des navires, le «Mare * Go», a déclaré avoir secouru 37 migrants de la Méditerranée vendredi. Ils ont débarqué à Lampedusa, bien que les autorités aient assigné le port sicilien de Trapani. Cependant, le navire n’avait pas été en mesure de prendre en charge les réfugiés secourus pendant le long voyage vers Trapani, selon l’organisation. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller à Lampedusa.

Le deuxième navire, le « Sea-Eye 4 » de l’organisation humanitaire du même nom, a amené vendredi 49 personnes à Ortona dans les Abruzzes. L’équipage dit avoir sauvé 17 personnes ces derniers jours et 32 ​​mercredi, ils ont donc effectué plus d’une opération. Après le sauvetage, le «Sea-Eye 4» a dû immédiatement mettre le cap sur Ortona, ont indiqué les garde-côtes italiens.

Maintenant, les deux navires sont amarrés jusqu’à nouvel ordre. Le Mare*Go serait bloqué pendant au moins 20 jours à Lampedusa, a déclaré l’ONG à ‘Reuters’. L’organisation s’attend également à une amende.

Image du fichier de décembre.  Migrants secourus sur le navire Sea-Eye 4 au port de Pozzallo.
Image du fichier de décembre. Migrants secourus sur le navire Sea-Eye 4 au port de Pozzallo. ©EPA

Forte augmentation

Le Premier ministre italien Giorgia Meloni a déclaré en décembre dernier qu’il était nécessaire de prendre des mesures contre les « navires de bienfaisance » en mer, pour empêcher les canots de sauvetage d’agir « comme des ferries pour les migrants ».

Cependant, les nouvelles règles du gouvernement à Rome n’ont pas encore été en mesure de freiner l’afflux massif de migrants via la Méditerranée. Au contraire. L’Italie fait face à une augmentation significative du nombre de réfugiés arrivant de l’autre côté de la Méditerranée depuis des semaines.

Image d'archive d'avril.  Les garde-côtes tunisiens arrêtent des migrants en mer alors qu'ils tentent de traverser vers l'Italie.
Image d’archive d’avril. Les garde-côtes tunisiens arrêtent des migrants en mer alors qu’ils tentent de traverser vers l’Italie. ©REUTERS

Rayer le ministre français

Au début de ce mois, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’en est pris à Meloni. « Meloni dirige un gouvernement d’extrême droite avec les amis de Le Pen, mais ne parvient pas à résoudre les problèmes de migration pour lesquels elle a été élue », a déclaré Darmanin.

De nombreux migrants continuent vers la France. « Oui, il y a une augmentation des migrants, notamment des mineurs, dans le sud de la France, a déclaré Darmanin. Gérer cette pression migratoire. »

Image du début de ce mois.  Des contrôles supplémentaires à la frontière entre la France et l'Italie pour lutter contre un flux croissant de migrants entre les deux pays.
Image du début de ce mois. Des contrôles supplémentaires à la frontière entre la France et l’Italie pour lutter contre un flux croissant de migrants entre les deux pays. © Photo News

La Tunisie est un pays de transit important pour les migrants qui tentent d’atteindre l’Europe via la mer Méditerranée, mais un grand nombre vient également de la Tunisie même. Le pays est aux prises avec la dette, l’inflation et les pénuries de biens essentiels.

Image d'avril.  Des migrants arrêtés par les garde-côtes tunisiens dans le port de Sfax.  Plusieurs bateaux saisis en arrière-plan.
Image d’avril. Des migrants arrêtés par les garde-côtes tunisiens dans le port de Sfax. Plusieurs bateaux saisis en arrière-plan. ©REUTERS



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