UL’une des grandes compétences d’un réalisateur est de savoir choisir ses propres acteurs. Pour Étrangersle talentueux réalisateur Andrew Haigh il a parié sur Andrew Scott et Paul Mescal. Les deux excellents protagonistes, de l’indéniable chimie et compréhension professionnelleont enrichi un film merveilleusement complexe de pathétique et d’humanité.
Malgré les Oscars l’ont incompréhensiblement ignoré, il ne fait aucun doute que c’est l’une des périodes professionnelles les plus heureuses pour les deux interprètes d’origine irlandaise.
Étrangers C’est une histoire d’amour gay déchirante
Dans l’histoire inspirée du roman du même nom écrit par l’auteur japonais Taichi Yamada (en 1987), Scott est Adamun scénariste solitaire d’une quarantaine d’années en crise créative qui vit dans un immeuble londonien quasiment inhabité. Le seul locataire qu’il croise est Harry (Paul Mescal), plus jeune mais tout aussi introverti. Entre deux, un jeu de regards silencieux et séduisant s’instaure. Un soir, Harry, plutôt ivre, se présente à la porte d’Adam en lui proposant de passer la nuit ensemble.
L’écrivain, bien qu’attiré par son caractère méfiant, décline gentiment l’invitation. Un voyage nostalgique dans la maison de son enfance où il est resté jusqu’à la mort de ses parentsqui s’est produit alors qu’il n’était qu’un enfant, bouleverse la vie d’Adam. Ses parents sont toujours à la maison (Claire Foy et Jamie Bell) apparemment vivant et jamais vieilli.
Après un moment de confusion, elle commence à passer du temps avec eux et, par la même occasion, s’ouvre enfin au monde en établissant une relation sexuelle et amoureuse avec Harry. Mais qu’est-ce que la réalité et qu’est-ce que la fiction ?
Andrew Scott : De Sherlock à Sac à puces c’est la star du moment
Andrew Scott est né à Dublin en 1976. L’une des stars les plus appréciées du public et des critiques, il reçoit toujours des mots d’affection et d’admiration de la part des réalisateurs et des acteurs qui ont travaillé avec lui. Fascinant et multiforme au cinéma, à la télévision et au théâtre, il est capable de s’immerger parfaitement dans chaque personnage. De fous comme le Professeur Moriarty par Sherlock à plus mystérieux comme dans Spectre par Sam Mendeschaque rôle est abordé avec un grand professionnalisme.
Malgré son long apprentissage dans des productions internationales dont Sauver le soldat Ryan Et 1917la vérité exploiterje suis professionnel arrive seulement en 2019 avec Sac à pucesla série Prime Video.
Dans la deuxième et dernière saison de cette série, écrite et mettant en vedette Phoebe Waller-Bridge, c’est un prêtre enchanteur qui fait tomber amoureux le protagoniste (et tous les spectateurs). Après Étrangersil attendez-vous à de nouveaux succès comme Ripleyla série Netflix tant attendue pris à partir de Le talent de Monsieur Ripleyle roman de Patricia Highsmith.
Paul Mescal : de Personnes normales chez Aftersun c’est le symbole de la génération Babygirl.
Paul Mescal, irlandais né en 1996, il est devenu célèbre avec la mini-série Personnes normales. Le réalisateur britannique Charlotte Wells le choisit en 2023 pour son premier film, Après-soleil, dans le rôle dramatique d’un jeune père déprimé. Pour sa performance, il a reçu une nomination aux prix BAFTA et sa première nomination à l’Oscar du meilleur acteur.
La performance intense et touchante de Harry dans Étrangers confirme son talent, particulièrement évident dans des personnages fragiles et tourmentés. C’est précisément à cause de cette prérogative peu commune il a été défini, avec un autre collègue montant Jacob Elordi, comme une Babygirl.
Babygirl est, selon les médias, un homme capable de transmettre à la fois sensualité et vulnérabilité. On le verra bientôt dans la suite Gladiateur 2 par Ridley Scott dans le rôle de Lucius, neveu de l’empereur Commode. Près de lui, une autre star du moment, Pedro Pascal.
Andrew Scott et Paul Mescal : amitié et nouveau rapport au public
L’intense tournée promotionnelle de Étrangers a mis en valeur l’harmonie des deux protagonistes et leur belle et véritable amitié. Deux acteurs de générations différentes qui ont non seulement une façon unique de jouer mais aussi une relation nouvelle et plus sincère avec leur public. Tout aussi commun est la défense aimable mais ferme de sa vie privée : jamais de scandale, jamais de commérage.
Même face aux questions déplacées de certains journalistes, le ton reste toujours cordial. Andrew Scottqui n’a jamais caché son orientation sexuelle dans les interviews il a déclaré comment le rôle d’Adam contient des fragments de son expérience personnelle comme le coming out aux parents et l’acceptation de soi. Paul Mescal a parlé de la dynamique et du naturel avec lesquels il a affronté pour la première fois des scènes intimes avec un homme.
L’acteur a exprimé à plusieurs reprises une grande admiration pour son collègue et l’assiduité avec laquelle ils échangent des messages pour recevoir des conseils d’emploi ou des invitations pour une bière au pub. Enfin, parlant du tempérament d’Harry, il a souligné combien il est important de ne pas se laisser envahir par la solitude mais de prendre soin de quelqu’un, au cinéma comme dans la vie. Deux étoiles sont nées.
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