Deutsche Bank/Commerzbank : la vente par les actionnaires soulève des questions sur le risque allemand


Les têtes doivent trembler dans les suites C des deux plus grandes banques allemandes cette semaine. Un actionnaire important a vendu mardi ses avoirs dans Deutsche Bank et Commerzbank via des placements secondaires à prix réduit. Les actions ont chuté d’environ 8 %.

Les PDG respectifs Christian Sewing et Manfred Knof doivent se sentir frustrés. Les ventes sont intervenues après que les bénéfices et les cours des actions des deux banques se soient redressés. Les deux hommes peuvent tirer un certain réconfort pervers de l’idée qu’une économie vulnérable de l’UE pourrait être à blâmer.

Les ventes s’élevaient à 1,75 milliard d’euros au total, l’essentiel des actions étant détenues par Deutsche. Capital Group, le géant américain des fonds, a été confirmé comme vendeur pour Deutsche Bank.

Quitter le poste a maintenant du sens. L’Allemagne peine à réduire sa dépendance au gaz russe. Des choix difficiles devront peut-être être faits entre l’énergie pour les ménages ou l’industrie. Un ralentissement économique menace l’UE. Les investisseurs dans les banques européennes repensent leurs expositions. Une économie allemande au point mort nuirait sûrement à Deutsche et Commerzbank.

Des taux d’intérêt plus élevés devraient contribuer à la tarification des prêts alors que l’inflation reste élevée. En effet, Sewing a promis aux actionnaires de Deutsche qu’il pourrait plus que doubler le rendement des capitaux propres tangibles à 10% d’ici 2025, en partie grâce à de meilleurs rendements du portefeuille de prêts. Chez Commerzbank, Knof a souligné une manne de plus d’un milliard d’euros d’ici 2024 grâce à la hausse des taux. Mais si les défauts de paiement augmentent, ces gains pourraient s’inverser.

Les deux actions sont maintenant bon marché, se négociant à moins de la moitié de leur valeur comptable tangible. Ni l’un ni l’autre n’avaient rattrapé la note de 0,75 fois du secteur, bien qu’au moins Deutsche soit revenu aux niveaux d’avant la pandémie. De plus, il faut regarder une décennie en arrière pour trouver de meilleurs rendements sur les capitaux propres tangibles pour Deutsche. On pourrait pardonner une certaine frustration des mains sur les hanches de la couture.

Mais le bon timing des vendeurs raconte une histoire plus positive. Le capital s’est chargé sur les deux banques lorsque le cours de leurs actions s’est effondré au début de 2020, en achetant davantage l’année dernière. Les prix des deux actions ont largement dépassé l’indice Dax plus large au cours des deux dernières années et l’indice MSCI Europe Banks. Sur Deutsche Bank, Capital a probablement gagné environ 47% au total, selon les calculs de Lex. Pourquoi ne pas verrouiller ces gains ?

Jusqu’à récemment, les banques européennes offraient des transactions à risque aux gestionnaires de portefeuille anticipant un boom économique post-pandémique. L’invasion de l’Ukraine par la Russie sape cette prémisse. Attendez-vous à ce que d’autres investisseurs dans la même position envisagent de suivre l’exemple de Capital.



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