Csi une femme est mère ou non. « Qu’il essaie de l’être, mais n’y parvient pas. Ou qu’il décide de ne pas l’être, librement. Quoi qu’il en soit, la maternité, qu’elle soit choisie, non choisie, rejetée ou vécue, expose la femme à des jugements, nous remet inévitablement en question. Notre festival parle de tout cela. » C’est ainsi que Maria Cristina Ghelli, directrice artistique, parle de l’édition 2024 de l’Avamposti TeatroFestival. « Mères et non-mères », sur scène à Florence du 5 septembre au 21 décembre, est organisée par le Teatro delle Donne qui fait partie des références des auteurs contemporains depuis plus de trente ans.

Femmes et mères : 9 livres incontournables qui parlent d'elles

« Mères et non-mères », le Teatro delle Donne de Florence met en scène nos contradictions

Les événements au programme, dont beaucoup sont des premières nationales, explorent le sens de la maternité et son renoncement. Dès le premier spectacle programmé, Le bien le plus précieuxd’après le roman du dramaturge Jean Claude Grumberg. «Un “conte de fées”», explique Ghelli, « qui se déroule pendant la Shoah. Il raconte l’histoire d’une petite fille littéralement jetée d’un train, accueillie par une mère qui ne peut pas avoir d’enfants en cadeau. » (Rendez-vous en plein air, dans la cour de la Villa Vogel, à l’Isolotto, dans le cadre du Domaine Florentin, jeudi 5 et vendredi 6 septembre à 21h).

Demi-mères et le deuil d’une fausse couche

La difficulté à concevoir et la douleur des fausses couches sont le thème de Demi-mères par Silvia Nanni. Un spectacle qui met en scène le traitement d’un deuil dont on parle peu. Impalpable pour celui qui regarde du dehors, présent à jamais, pour celui qui a amené à l’intérieur ce « quelqu’un » qui n’est plus là (Toujours dans la cour de la Villa Vogel, samedi 7 septembre à 21h puis le 21 décembre).

Les Maisons de la Madeleine et la maternité comme péché

La maternité, qui devient un « péché » à expier c’est au centre de Le Sauveurtiré du texte puissant de Deirdre Kinahan, qui raconte l’histoire des Maisons Madeleineinstituts pour femmes géré par l’Église en Irlande pendant des décennies au cours desquelles les filles enceintes ont été séquestrées et exploitées jusqu’au moment de l’accouchement. Pour ensuite être séparés à jamais de leurs enfants, immédiatement abandonnés à l’adoption ou vendus (au Teatro della Limonaia de Sesto Fiorentino, du vendredi 20 au dimanche 22 septembre).

Angela Antonini (photo Alessandro Botticelli)

Fille de guérilla, un appel à manifester pour l’égalité des sexes

Parmi les événements à l’affiche, la première nationale de Fille de guérilla par Angela Antonini, inspirée par les actions de collectif d’artistes-activistes Filles de guérillaactif principalement à New York dans les années 80, qui apparaissait en public portant des masques de gorilles. Un spectacle qui invite à s’affranchir des clichés imposés par le patriarcat sur les questions de maternité, mais pas seulement. Et cherche un dialogue artistique et politique avec le public (samedi 28 et dimanche 29 septembre au Teatro Goldoni de Florence, la « maison » du Teatro delle Donne). «Il nous invite tous à manifester encore et encore», explique Ghelli. «Parce que, malgré les lois et les droits conquis par les femmes, du divorce à l’avortement, des années 70 à aujourd’hui, l’égalité des sexes en Italie, dans la société, dans le monde du travail et dans la famille, est encore très loin».

Cela vaut la peine de le dire haut et fort, et de le dire depuis la scène d’un théâtre. Un lieu privilégié, « de relation affective, pour se remettre en question ensemble et trouver les voies du changement ».

Des femmes metteurs en scène de théâtre en Italie ? Ils ne sont que 23%

Chaque jour, et même dans le secteur du théâtre lui-même. «Parlons de nous aussi», dit Ghelli: «en Italie, les femmes metteurs en scène représentent 23% et aucune ne dirige les grands théâtres ou compagnies d’opéra nationaux. Pourtant le théâtre est constitué de nombreuses femmes, actrices et aussi, aujourd’hui, metteurs en scène. Nous sommes exclus des rôles de pouvoir. Nous devons changer cette hiérarchie de la société. »

Infos, réservations et préventes sur le site officiel www.teatrodelledonne.com (tél. 055.2776393 – [email protected]).

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