Des ruelles à la Boccadasse, une ville à découvrir sur les traces du poète décédé


“Genova est comme une mère pour moi. C’est là que j’ai appris à vivre”, a-t-il écrit Faber, le surnom que Paolo Villaggio a donné à Fabrizio De André, décédé il y a 25 ans. Était un amour absolu entre lui et la ville, inséparable, viscéralun sentiment qui sera réciproque par grand concert prévu au début de l’été, on ne sait pas encore si au stade Ferraris de Marassi ou sur la Piazza della Vittoria.

25 ans sans Fabrizio De André, 10 chansons du regretté poète à réécouter

«Avec sa musique, il a su mettre au centre de l’attention le monde des plus défavorisés, des marginalisés, des prostituées et des rebelles qui animaient le centre historique, même s’il était très timide» se souvient son ami Tonino Bozzi, du groupe du même nom librairie historique Bozzi via Cairoli et via S. Siro. « Un vrai poète sans le savoir. Certainement très apprécié de tous ses amis, même s’il n’a jamais joué au football avec nous. Notre plus grand plaisir était de se rencontrer et de chanter”, poursuit Bozzi.

La dernière et précieuse guitare de Fabrizio De André

Tout a commencé entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, avec un groupe de jeunes qui habitaient le quartier de la Foce. Ils ont écrit des paroles et de la musique par passion, et ont ainsi donné vie à ce qui a été défini plus tard l’école génoise des auteurs-compositeurs-interprètes, dont Luigi Tenco, Bruno Lauzi, Umberto Bindi, Gino Paoli et De André. Vouloir émettre l’hypothèse d’une visite de Gênesà pied ou à vélo (treecycle.eu), dédié à ses auteurs-compositeurs, principalement Faber, on pourrait partir de la légendaire via del Campo, rendue célèbre par la chanson du même nom sortie dans son premier album Vol.1 à partir de 1967.

C’est dans cette ruelle un arrêt à Viadelcampo29rosso, l’espace du musée, s’impose (où se trouvait le magasin de disques historique de Giovanni Tassio) plein de souvenirs de l’écriture de chansons, de vinyles originaux, de photos et de trésors authentiques, comme l’Esteve ’97, l’une des guitares de De André, qui l’a accompagné lors de sa dernière tournée 1997/1998. L’âme de cet avant-poste de la musique d’auteur-compositeur-interprète est Laura Monferdini, auteur du livre Parole de Faber. Discours en tournée de Fabrizio De André (Arcana), dans lequel il parle de ses 23 années de concerts. Ici, ils organisent chaque mois une visite de deux heures des lieux qui l’ont inspiré (sur réservation : 010.2474064, 12 euros).

Parmi les étapes de l’itinéraire des auteurs-compositeurs-interprètes, il y a Place dell’Agnello, qui abrite l’ancienne résidence de la famille Cicala, où une plaque mentionne Lanfranco Cicala, consul et poète. En approfondissant l’histoire de la famille, De André découvre le rôle militaire de Scipione Cicala dans l’Empire Ottoman et le raconte dans la chanson Sinàn Capudàn Pacha dans l’album Crêuza de mä (1984). L’itinéraire passe par la via al Mare Fabrizio De André, entre la Biosphère et l’Aquarium, sous lequel a rouvert ses portes la nouvelle Cité des Enfants et des Adolescents (cittadeibambini.net) dédiée à la découverte des cinq sens, puis la Piazza Banchi et la Loggia della Mercanzia, où est sur le point d’ouvrir le Musée de la Ville. La visite se termine devant la chocolaterie Romeo Viganotti, à Vico Castagna.

La plage de la Boccadasse, village balnéaire de Gênes.

Petits poissons frits en notes

Les saveurs et les arômes de la cuisine génoise appartiennent aussi au monde poétique de De André. L’occasion de faire une pause est d’essayer quelques-uns des plats vantés dans Crêuza de mäen passant à Antica Friggitoria Carega (via Sottoripa, 113r, en face de la marina de Porto Antico) pour «choses à manger pigneu giancu de Purtufin frit», c’est-à-dire du petit poisson frit, du Portofino blanc. A l’historien Shamadda (entre la friteuse et la boulangerie) Sà Pesta, via dei Giustiniani, vous pourrez déguster les classiques gâteaux verts génois, avec des blettes et du prescinsêua, (un caillé typique de Gênes à mi-chemin entre le yaourt et la ricotta), la légendaire farinata décrite dans Mégu megunet le haut en peluche rapporté dans la chanson ‘Çimma.

Palazzo Rosso, maison-musée avec collections d’art et mobilier historique.

Gênes, la ville des Doges et celle du peuple

Gênes est la ville des contrastes, des Rolli (les superbes palais nobles, palazzideirolli.it) à côté du dédale de ruelles «là où le soleil du bon Dieu/ne donne pas ses rayons» (La vieille ville). Et où il arrive que le pauvre poisson devienne un ingrédient de la haute cuisine d’Il Marin (chez Eataly de Calata Cattaneo) grâce au chef Marco Visciola, qui vient de recevoir l’étoile Michelin. Le grand concert du début de l’été pour De André n’est pas (seulement) la nostalgie d’une saison musicale unique et d’un Gênes « photographié » par les souvenirs de l’auteur-compositeur-interprète. Les jeunes connaissent ses chansons, les mêmes que leurs parents écoutaient et ils les chantent avec leurs pairs.

Portrait de Fabrizio De André dans la via del Campo, Gênes.

Une curiosité : les vinyles vintage de Faber jouent sur des platines design dans un somptueux showroom situé dans l’un des bâtiments Rolli : le concept store Via Garibaldi 12 (viagaribaldi12.com), haut lieu des amateurs d’objets tendances. Vers la mer, dans la zone de la Foce (mentionnée par Faber dans Les anchois font le bal), le Levante Waterfront est en train de naître (waterfrontdilevante.com), le projet résidentiel futuriste conçu par Renzo Piano.

La promenade Anita Garibaldi, à Nervi.

Le Gênes de Fabrizio De André : sur les bancs des auteurs-compositeurs

Après avoir traversé les jardins de via Cecchi avec les bancs dédiés aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fréquentaient le Cinema Aurora, aujourd’hui Teatro Instabile, vous arrivez au Corso Italia, le front de mer. Ici, il est agréable d’emprunter la piste cyclable parallèle à la mer jusqu’à la Boccadasse, en passant devant des bâtiments de styles différents, de Coppedè aux bâtiments des années 70, comme celui arrondi du numéro 22, tandis qu’au numéro 10, pour un court période, Fabrizio De André a vécu.

Vous passez devant le Baretto di Albaro, lieu de rencontre de l’élite génoise, autrefois fréquenté par la clique des auteurs-compositeurs-interprètes, le Bagni Lido, puis, après le Belvédère Firpo, descendez la route en brique de la Via Aurora qui mène à la Piazza Nettuno à Boccadasse. En face se trouve le bâtiment rouge avec une belle terrasse, où Gino Paoli vivait avec Ciacola, le chat à qui il a dédié la chanson du même nom de 1960. Ici, il était facile de rencontrer Paolo Villaggio, peut-être en allant au glacier Amedeo. . Le long de la mer, passez Priaruggia, Quarto et le monument des Mille, et Quinto, vous arrivez jusqu’au petit port de Nervi où vous emprunterez la promenade Anita Garibaldi dominée par les maisons aux couleurs pastel et les parcs de Nervi. À Capolungo, prenez la Via Bonanno pour arriver à l’ancienne gare de Sant’Ilario, aujourd’hui résidence privée, où De André a imaginé que Bocca di Rosa descendait “et tout le monde s’est rendu compte d’un coup d’œil / que ce n’était pas un missionnaire”.

La salle dédiée à la vue sur la Cité des Enfants et des Ados.

Où dormir à Gênes

Demeure d’époque Le Nuvole
Piazza delle Vigne 6. Hôtel de charme situé au rez-de-chaussée (le quatrième) du Palazzo Lamba Doria, dans le quartier de la Maddalena, l’un des sestieri du centre historique. Chambre double à partir de 120 euros. hotellenuvole.it

Palazzo Durazzo Suites
Via del Campo 12. Douze suites (dont une dédiée à De André) différentes les unes des autres, avec des fresques du XVIIIe siècle, dans un palais Rolli du XVIe siècle : ce sont des palais choisis par le Maggior Consiglio, en 1576, pour accueillir d’illustres invités de La république. L’atrium prélude à la somptuosité des pièces. Suite à partir de 300 euros. palazzodurazzo.com

Où manger

Village croquant
Place Nettuno, Boccadasse. Devant la plage de galets de la Boccadasse, ils farcissent la focaccia fraîchement sortie du four avec de la charcuterie et des fromages. de qualité, le plateau servi à l’apéritif avec des vins tranquilles ou des vins effervescents locaux, comme le Lumassina, est également valable.

Le restaurant Genovese
Via Galata 35R. Un endroit où vous pourrez déguster des plats traditionnels, du pesto servi dans diverses variantes, des gnocchis, du trofie, du trenette minestrone aux raviolis au tuccu à base de viande de vache Cabannina, du stockfish et de la morue et enfin des fromages locaux. Excellente sélection de vins locaux. ilgenovese.com

Ostaïette
Via Canevari 280R. Petit environnement, accueillant qui rappelle les anciennes tavernes génoises. Excellent poisson et bon rapport qualité prix.

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