Des prisons de déportation seront-elles ouvertes pour les patients des établissements médico-légaux ?

Par Axel Lier

Ouverte, ouverte, ouverte – la dangereuse prison de déportation de Berlin-Lichtenrade n’est pas vraiment fréquentée. L’établissement est fermé à plusieurs reprises parce qu’il n’y a aucun détenu. Apparemment, les autorités envisagent désormais une utilisation partagée pour les patients de l’établissement correctionnel.

Un porte-parole du Département sénatorial de l’intérieur contredit les rumeurs au sein de la police selon lesquelles il existerait un groupe de travail chargé de procéder à la fermeture. Mais : “Actuellement, il n’existe qu’une saisine intersectorielle (…) pour assurer la continuité du fonctionnement régulier du centre de détention en attendant l’expulsion”, précise le bureau de presse de manière énigmatique.

La prison d’expulsion reste donc « nécessaire », il y a « des réflexions sur sa pérennité ». À cette fin, on coopère non seulement avec l’administration judiciaire, mais aussi avec le Département sénatorial de la santé. Cette dernière est responsable du système pénitentiaire de Berlin – et elle connaît d’importants problèmes de capacité.

L’Association médicale de Berlin critique depuis longtemps les « conditions inacceptables » dans l’hôpital médico-légal. L’hébergement des patients était “parfois inhumain et les conditions de travail des employés sont insupportables”, a déclaré au début de l’année Peter Bobbert, président de l’Ordre des médecins. L’hôpital de Reinickendorf accueille environ 600 patients. Toutefois, seuls 541 lits sont agréés.

L’administration du Sénat a loué à la justice l’ancien centre de détention pour jeunes de Lichtenrader Kirchhainer Damm. La prison compte 35 places. Étant donné que les personnes en danger sont classées par les autorités de sécurité comme « personnes particulièrement dangereuses », leur détention en vue de leur expulsion doit également répondre à des exigences de sécurité particulières.

L’installation est en activité depuis septembre 2018. À plusieurs reprises, il doit être fermé en raison du manque d’occupants. Au cours des quatre dernières années, une centaine seulement de personnes ont été détenues en attente d’expulsion, car les obstacles juridiques sont élevés.

La prison de déportation doit également être modernisée de toute urgence. Selon l’analyse du bâtiment, le retard dans la rénovation s’élève à 11,9 millions d’euros.



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