Des munitions belges en Russie grâce à une société d’armement wallonne qui n’a jamais rompu les contacts ?


La Wallonie a dans le viseur la société d’armement liégeoise New Lachaussée en raison de ses liens possibles avec la Russie. Selon la chaîne publique francophone RTBF, il est possible que des munitions belges se soient retrouvées en Russie grâce à l’entreprise. La Wallonie – qui détient 20% du capital de NLC – exige une clarification complète de la question.

La chaîne publique francophone RTBF a pu mettre la main sur un audit que la branche allemande de KPMG a réalisé il y a un an au sujet de la société d’armement New Lachaussée (NLC). L’enquête sur la société Herstal, qui fabrique des machines de production de munitions, a débuté en mai 2022 et a immédiatement révélé des éléments problématiques, mais six semaines plus tard, la maison mère allemande de NLC a décidé de mettre fin à la mission.

Malgré l’introduction de l’embargo sur les armes contre la Russie en 2014, l’entreprise d’armement n’a jamais rompu ses contacts avec les entreprises russes

Le rapport a fini avec la RTBF via un lanceur d’alerte. Selon la personne directement impliquée dans l’audit, NLC n’a jamais rompu ses contacts avec les entreprises russes, malgré l’introduction de l’embargo sur les armes contre la Russie en 2014. Au cours de l’enquête, les auditeurs de KPMG ont également envisagé la Serbie, qui servirait de station intermédiaire. NLC y a signé des contrats avec des sociétés liées à la société d’État Yugoimport pour l’installation de deux lignes de production de munitions de calibre russe.

Dans une réponse à la RTBF, NLC déclare que l’entreprise n’a eu « aucune relation commerciale avec des organisations actives dans l’industrie de l’armement en Russie ». NLC souligne en outre que « le produit issu des chaînes de production en Serbie est destiné à un usage interne et à l’exportation, conformément aux normes internationales que les entreprises sur le territoire serbe doivent respecter ».

La Wallonie détient 20 % du capital de NLC. Le Premier ministre wallon Elio Di Rupo (PS) demande donc une clarification complète du dossier et a donc suspendu préventivement les procédures d’admission en cours pour l’exportation de l’entreprise liégeoise New Lachaussée vers la Serbie, a appris mardi son cabinet.

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