Des morts dans l’incendie d’une prison iranienne avec des dissidents


Un incendie majeur dans la tristement célèbre prison d’Evine à Téhéran, où les dirigeants iraniens ont emprisonné des centaines de dissidents et de critiques de leur régime, quatre détenus sont morts et 61 ont été blessés.

Bien que les autorités le nient, on ne sait toujours pas si l’incendie est lié aux manifestations massives en Iran contre le régime, qui font rage depuis quatre semaines. Ce qui est certain, c’est que des centaines de manifestants, arrêtés ces dernières semaines, sont détenus à la prison d’Evin. Au total, des milliers de personnes sont emprisonnées dans le complexe, qui remonte à l’époque du Shah.

Ce qui s’est exactement passé samedi à l’intérieur des murs de la prison reste pour le moment entouré de mystère. Les résidents locaux ont déjà remarqué le matin qu’il y avait des tirs dans le complexe. Cela aurait pu être associé à un soulèvement ou à une tentative d’évasion.

Les fraudeurs financiers

Les autorités ont reconnu plus tard que des combats avaient eu lieu dans le quartier où les fraudeurs financiers sont détenus. Les quatre morts auraient été des voleurs condamnés. Plus tard, des témoins à proximité ont signalé des incendies dans plusieurs bâtiments. Le feu se serait déclaré dans un atelier de couture. Après un certain temps, la police anti-émeute est arrivée. Dans la soirée, de fortes explosions se faisaient entendre. Dimanche, c’était à nouveau calme.

Des milliers d’habitants de Téhéran se sont précipités vers la prison d’Evin, située au nord de la capitale. Certains d’entre eux l’ont fait par souci pour leurs proches détenus, d’autres par solidarité avec les prisonniers politiques. Dans les rues près de la prison, les gens ont de nouveau scandé « Mort au dictateur », faisant référence au chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei.

cruauté

Depuis la mi-septembre, des milliers d’Iraniens sont descendus dans les rues de dizaines de villes pour manifester contre le gouvernement à la suite de la mort de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la brigade des mœurs, soupçonnée d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de l’Iran. .pour les femmes. Des milliers de manifestants ont été arrêtés. Ce week-end également, c’était agité dans de nombreux endroits du pays.

A lire aussi : L’Iran confirme les abus à la prison d’Evin après la fuite d’images

Au cours des dernières décennies, de nombreux politiciens de l’opposition, avocats, écrivains, cinéastes, militants des droits civiques et étudiants ont passé de longues périodes dans la prison d’Evin. Il est connu pour sa cruauté envers les détenus. Août dernier a rapporté Amnesty International 16 clips vidéo montrant des prisonniers torturés ou maltraités à Evin.

Il y a également plusieurs citoyens ayant la double nationalité en prison, dont deux hommes d’origine iranienne qui détiennent également la nationalité américaine. Ils ont été reconnus coupables d’espionnage après des procès fictifs. En réalité, on le soupçonne, le régime iranien les utilise comme des pions dans des négociations avec des puissances étrangères.

A lire aussi : Le renversement du régime iranien demande de l’organisation et du leadership



ttn-fr-33