Des milliers d’Argentins manifestent contre d’importantes réformes économiques à Milei

Des milliers d’Argentins ont manifesté mercredi à Buenos Aires, la capitale, contre un décret du président Javier Milei qui prescrit des réformes économiques radicales et une déréglementation. Milei, qui n’est au pouvoir que depuis le 10 décembre, a envoyé mercredi au Parlement un ensemble de projets de loi qui devraient mettre le décret en vigueur.

Au cours de la marche organisée par le syndicat, les manifestants ont brandi des drapeaux argentins et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « La patrie n’est pas à vendre ». Ils ont exigé que les tribunaux interviennent et déclarent le décret de Milei inconstitutionnel car il porterait atteinte à la protection des travailleurs et des consommateurs. Certaines organisations de la société civile ont déjà soumis une telle demande au tribunal.

Le décret du nouveau président argentin modifie ou supprime plus de 350 réglementations économiques. Par exemple, il abolit les loyers maximaux, élimine certaines protections des travailleurs et abroge les lois qui protègent les consommateurs contre les augmentations illégales de prix – en particulier lorsque l’inflation annuelle est supérieure à 160 pour cent et que 40 pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

D’autres aspects du décret incluent la fin des augmentations automatiques des retraites, des restrictions au droit de grève, l’assouplissement des prix plafonds pour les prestataires de soins de santé privés et la privatisation de certaines entreprises publiques. Environ 7 000 contrats de fonctionnaires sont également résiliés.

L’Argentine est aux prises avec l’inflation depuis des années. Cela représente désormais 140 pour cent sur une base annuelle. Les gouvernements précédents ont toujours tenté en vain de contenir cette situation par le biais de contrôles des changes et de restrictions à l’importation. Milei, un économiste d’extrême droite, a annoncé des « mesures de choc » lors de sa prestation de serment.

Le Parlement tient une session extraordinaire cette semaine à la demande de Milei. À moins que les deux chambres du parlement argentin n’abandonnent le projet dans son intégralité, le décret entrera en vigueur vendredi. Cela risque d’avoir un impact négatif important sur le pouvoir d’achat de la population argentine. Quarante pour cent vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté.



ttn-fr-42