Des militants pour le climat détournent l’assemblée générale des actionnaires de Delhaize, des militants syndicaux traitent le PDG de « remplisseur de poche »

Avant le début de la réunion, des militants syndicaux belges ont crié à l’entrée de la salle de conférence de Zaandam, aux Pays-Bas, que le PDG Muller était « un pickpocket ». Pourtant, ce sont probablement les nombreux militants néerlandais pour le climat présents dans la salle qui ont le plus impressionné le PDG néerlandais.

Les militants avaient acheté des actions et ont ainsi pu détourner la réunion. Chaque fois qu’ils ont eu l’occasion de poser des questions, d’autres militants se sont levés et ont lancé des arguments et des questions similaires sur le climat, la durabilité et les déchets. Les syndicats en Belgique n’y avaient pas pensé ou y ont pensé trop tard.

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Muller, qui avait déjà fait attention au climat dans son avant-propos, reste calme sous le feu constant des questions, même lorsque les actionnaires s’impatientent un peu. Il a dit qu’il avait de la « sympathie » pour les arguments, mais cela n’a pas convaincu les militants du climat. Ils veulent qu’Ahold Delhaize réduise ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 45% d’ici 2030 par rapport à 2019. L’entreprise elle-même vise 37% d’ici 2030 par rapport à 2020, ce qui, selon Muller, est scientifiquement solide et « extrêmement ambitieux ». « Nous sommes l’une des rares entreprises de supermarchés à avoir fixé des objectifs scientifiques », déclare Muller. « Je crois que nous avons un plan solide pour les années à venir. »

Les dirigeants sont allés plus en détail sur certaines questions environnementales spécifiques. Par exemple, un actionnaire a suggéré que les campagnes de « thésaurisation » bien connues d’Albert Heijn encouragent le gaspillage alimentaire. « Est-ce que de telles campagnes avec des produits gratuits ne devraient pas être reconsidérées ? » était la question.

Wouter Kolk, le responsable des opérations européennes, a expliqué que les campagnes de « thésaurisation » existent depuis 20 ans et « ont commencé par le besoin d’un client d’acheter en gros ». Il a expliqué que l’accent est mis principalement sur les produits non périssables, tels que les détergents. « Nous essayons de prévenir le gaspillage alimentaire, mais la thésaurisation est aussi un bon moyen de promouvoir de nouveaux produits. » Selon Kolk, mener de telles campagnes avec des produits bio est difficile car le stock est souvent insuffisant.

Au final, le président suédois d’Ahold Delhaize, Peter Agnefjäll, a clôturé le premier tour de questions sans que tous les intervenants n’aient eu la possibilité de s’exprimer. Lorsque des questions ont de nouveau été autorisées à être posées sur des points spécifiques de l’ordre du jour, les militants ont de nouveau posé les mêmes questions sur les objectifs climatiques.

Le président les a poliment interrompus et les a presque suppliés d’arrêter, mais il n’a pas pu empêcher les militants de laisser filer la réunion et le vote sur les points à l’ordre du jour. L’atmosphère est progressivement devenue un peu sinistre, mais elle n’a pas dégénéré. Les militants sont partis collectivement peu avant la fin de la réunion.

Le projet de Delhaize de transférer 128 magasins aux indépendants et les troubles sociaux que cela va engendrer n’ont finalement pas été abordés lors de la réunion, malgré les acclamations à la porte. Après la réunion, qui s’est terminée un peu avant 19h au lieu de 16h30 comme prévu, les syndicalistes belges étaient partis depuis longtemps.