Des groupes rebelles attaquent les zones tenues par les Kurdes dans le nord-ouest de la Syrie


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Les rebelles syriens attaquent les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord-ouest du pays alors que l’offensive de choc des islamistes contre le régime du président Bachar al-Assad menace d’attirer d’autres forces dans ce pays profondément fracturé.

Les Forces démocratiques syriennes, soutenues par les États-Unis, ont déclaré que leurs combattants étaient confrontés à des attaques intenses sur plusieurs fronts près de la ville stratégiquement importante de Tel Rifaat, au nord-ouest d’Alep – la deuxième plus grande ville de Syrie capturée par les rebelles lors d’une offensive éclair la semaine dernière.

Les affrontements entre les rebelles soutenus par la Turquie et les FDS dirigés par les Kurdes ont souligné le risque de voir le conflit s’étendre à d’autres régions de Syrie, qui abritent une myriade de factions soutenues par des puissances étrangères.

La Turquie déploie depuis des années des troupes dans le nord de la Syrie pour soutenir les groupes rebelles dans le cadre des tentatives d’Ankara visant à repousser les militants kurdes qu’elle considère comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le PKK est un groupe séparatiste qui combat l’État turc depuis des décennies.

La campagne turque contre les FDS a été un point de friction avec les États-Unis, qui ont soutenu les forces dirigées par les Kurdes dans la lutte contre l’EI et qui ont déployé environ 900 soldats en Syrie.

Les rebelles prennent position dimanche près de Tel Rifaat © Bakr Alkasem/AFP/Getty Images

Les rebelles semblent prendre le contrôle de Tel Rifaat, selon des journalistes locaux lundi et la chaîne de télévision pro-régime Al Mayadeen. Le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham a appelé dimanche les forces des FDS à quitter la zone, ajoutant que cela offrirait un passage sûr aux Kurdes d’Alep vers le nord-est contrôlé par les Kurdes.

Des milliers de rebelles menés par le HTS sont entrés vendredi à Alep, qui compte 2 millions d’habitants. Ils ont hissé leur drapeau sur la citadelle de la ville, posé pour des photos à l’aéroport et patrouillé dans les rues d’une ville en proie à la peur de sombrer à nouveau dans le chaos de la guerre civile.

Les rebelles, qui ont lancé leur assaut mercredi, ont avancé dans plusieurs directions depuis leur bastion dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, même si leur progression semblait avoir ralenti dimanche.

Bien qu’il soit politiquement en désaccord avec le régime d’Assad, le gouvernement séparatiste dirigé par les Kurdes et qui contrôle le nord-est de la Syrie s’est publiquement opposé à l’insurrection, accusant la Turquie de profiter de l’offensive pour tenter de déplacer les Kurdes grâce à l’offensive des groupes rebelles.

Les analystes affirment que le HTS se coordonne avec les factions soutenues par la Turquie, connues sous le nom d’Armée nationale syrienne, mais que ces dernières ne se sont pas encore pleinement déployées pour l’offensive.

Dimanche, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que même s’il y avait des inquiétudes quant aux « conceptions et objectifs » du HTS, Washington ne « pleurerait pas sur le fait que le gouvernement Assad, soutenu par la Russie, l’Iran et le Hezbollah, est confronté à certains types de pressions ». ».

L’Iran a promis un “soutien total” à Assad lors d’une visite à Damas du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi dimanche.

Il a réaffirmé la position de Téhéran selon laquelle l’attaque d’Alep faisait partie d’un plan américano-israélien, faisant suite à ce que l’Iran perçoit comme un échec d’Israël à détruire le Hamas et le Hezbollah. « Tout comme la Syrie a vaincu le terrorisme dans le passé, elle va encore une fois l’emporter », a-t-il déclaré.

Les groupes soutenus par l’Iran, dont le Hezbollah, que l’armée israélienne a pris au cours de l’année dernière en Syrie et au Liban ont peut-être créé l’opportunité d’une offensive rebelle.

L’Iran a été l’un des principaux soutiens d’Assad, l’aidant à conserver son pouvoir depuis le début de la guerre civile en 2011. Mais il était difficile de savoir comment Téhéran soutiendrait Damas dans la dernière flambée d’un conflit gelé depuis des années.

La capacité de HTS à dépasser Idlib est un embarras majeur pour Assad, soulignant la faiblesse du régime. Cette offensive intervient à un moment où les alliés du président syrien sont préoccupés par leurs propres conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

Pendant ce temps, au moins 25 personnes ont été tuées dans la province d’Idlib contrôlée par l’opposition et dans Alep récemment capturée, alors que les avions militaires russes et syriens ont intensifié leurs raids aériens dans le but d’endiguer l’avancée des rebelles. a déclaré dimanche. Les forces d’Assad ont continué de frapper les positions tenues par les rebelles dans la campagne d’Alep, a annoncé lundi le gouvernement.

L’armée syrienne a affirmé avoir repris plusieurs villes conquises par les rebelles ces derniers jours, renforçant ainsi leurs lignes défensives dans la province nord de Hama, limitrophe d’Alep.

Les médias liés à HTS ont publié dimanche des entretiens avec des habitants chrétiens d’Alep en train de faire leurs achats de Noël, reflétant ses tentatives ces dernières années de se présenter comme moins radical et non menaçant pour les minorités ethniques et religieuses de Syrie.

Reportage supplémentaire de Najmeh Bozorgmehr à Téhéran



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