Dans de violents affrontements entre la police et des manifestants sur l’île française de Corse, 44 officiers et 23 manifestants ont été blessés dimanche. C’est ce que rapporte l’agence de presse française AFP. Une manifestation de quelque 7 000 manifestants à la suite d’une attaque contre le chef séparatiste corse détenu Yvan Colonna a déclenché des émeutes. Environ trois cents manifestants en casquettes et cagoules ont affronté la police à Bastia.
Les émeutiers ont notamment jeté des pierres et des cocktails Molotov et incendié un bureau des impôts. En réponse aux émeutes, les autorités de Bastia ont exhorté les habitants à ne pas quitter leur domicile. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a condamné les violences, appelé au calme et déclaré qu’il se rendrait mercredi sur l’île méditerranéenne pour s’entretenir avec les autorités locales.
Déménagement Colonna
Au cours de la semaine dernière, il y a eu de nouvelles manifestations en Corse, une île avec une longue histoire de violence séparatiste. La raison des manifestations était l’étranglement par un codétenu du chef séparatiste Yvan Colonna, qui est tombé dans le coma en conséquence. L’ancien berger a été longtemps incarcéré dans une prison du sud de la France, au grand dam des nationalistes corses qui croyaient qu’il avait droit à un lieu de détention sur l’île.
Le Premier ministre français Jean Castex a accordé cette demande cette semaine. Colonna et deux autres séparatistes pourraient désormais être détenus plus près de leurs familles. Selon les partisans de Colonna, qui purgent une peine à perpétuité, le geste de Paris arrive trop tard ; lors des manifestations, les manifestants ont qualifié l’État français d’assassin.
Les autorités françaises ont annoncé qu’elles enquêtaient sur l’étrangleur de Colonna. L’homme, qui a attaqué Colonna en prison il y a une semaine et demie, purge une peine de neuf ans de prison pour avoir planifié un attentat terroriste. On ne sait pas comment va Colonna en ce moment. Il est emprisonné depuis 1998 pour le meurtre de Claude Erignac, alors représentant du pouvoir français sur l’île.