Une étude de l’Agence mondiale antidopage (AMA) révèle des chiffres alarmants et des défaillances structurelles des agences nationales antidopage en matière de dopage des mineurs.
Depuis 2012, au total, 1 518 jeunes athlètes âgés de douze à 17 ans ont des substances illégales dans le sang. Des procédures antidopage ont été engagées dans 1 416 cas.
Le plus jeune athlète condamné avait douze ans
Base de l’étude avec le titre « Opération Refuge – Une enquête sur le dopage des mineurs » se compose d’ensembles de données des onze dernières années, d’enquêtes menées par les agences nationales antidopage et d’entretiens avec des mineurs du monde entier qui ont été reconnus coupables de dopage. Le plus jeune athlète reconnu coupable de dopage avait douze ans.
Les substances dopantes les plus courantes chez les mineurs sont les stéroïdes anabolisants, qui favorisent la croissance musculaire, ou le Ritalin, qui augmentent les performances et la concentration. Le diurétique « Furosémide », agent des troubles cardiovasculaires, a été détecté particulièrement fréquemment.
Les diurétiques sont souvent utilisés pour réduire le poids ou des agents masquants pour dissimuler d’autres agents dopants. Selon l’étude, les sports dans lesquels le dopage chez les mineurs est le plus fréquent sont : l’haltérophilie, l’athlétisme et la natation. La plupart des cas se sont produits en Russie, en Inde et en Chine.
NADA : 25 cas en Allemagne depuis 2017
L’Agence nationale antidopage d’Allemagne (NADA) a également participé à la collecte des données et a répondu aux questions de l’AMA. Interrogée par Sportschau, la NADA a confirmé 25 cas officiels de dopage chez des mineurs au cours des six dernières années. Dans deux cas, des interdictions ont été prononcées : le refus de se soumettre à un contrôle antidopage a entraîné une interdiction de deux ans, et un contrôle antidopage positif a entraîné une interdiction de trois mois. La NADA n’a voulu fournir aucune information sur le sport ou l’âge des athlètes.
La NADA souligne qu’en Allemagne, les athlètes mineurs sont spécifiquement surveillés et protégés à titre préventif. Un programme de prévention distinct « Jeunes athlètes » velours Ateliers et En ligne-L’offre véhicule les valeurs du sport. L’environnement des athlètes mineurs – c’est-à-dire les soignants, les parents et les enseignants – serait également clarifié par la NADA.
Les victimes sont laissées seules
Selon l’étude, c’est précisément la pression de la performance et les attentes de leur environnement qui poussent souvent les jeunes sportifs vers le dopage. Dans un entretien avec l’AMA, les mineurs jugés dopants se sont plaints de la pression extérieure exercée. Leurs entraîneurs leur ont demandé de faire preuve de plus de dévouement et de subordonner leur vie au sport. Les fluctuations des performances, dues par exemple à la puberté, sont inacceptables. Le dopage ? Des moyens pour mettre fin à une carrière professionnelle prometteuse.
Après un contrôle antidopage positif, une grande incertitude s’ensuit. Les mineurs ont signalé un traumatisme. Ils ont été exclus du sport et ont été rejetés par leur club, leur famille et leurs amis. L’isolement et la dépression en sont le résultat. Les entraîneurs se sont détournés et leur carrière a été suspendue.
Outre l’ostracisme social dont sont victimes les athlètes et leurs familles, ils se plaignent du manque de structures. Il n’y aurait pas de réintégration, pas d’offre d’aide psychologique. En outre, certains mineurs ont déclaré n’avoir jamais été informés des substances illégales ni des conséquences du dopage.
Défaillances structurelles des agences nationales antidopage
Ces allégations ont une mauvaise image des agences antidopage et des associations sportives. À en juger par les données de l’AMA, il ne s’agit pas d’une accumulation de cas individuels, mais plutôt, dans certains cas, d’un cas apparemment de dopage structurel dans le secteur des jeunes. Des cas en Biélorussie, au Canada, en Chine et en Roumanie révèlent que plusieurs athlètes ont été testés positifs aux mêmes substances au cours de la même période.
Les enquêtes de l’AMA indiquent également que les agences nationales antidopage sous-estiment souvent la situation. 60 pour cent ont déclaré que le dopage chez les mineurs n’était pas répandu. 78 pour cent des personnes interrogées considèrent que leurs compétences pour tester les mineurs sont suffisantes. Mais seulement 15 pour cent disposent de processus structurels pour les cas correspondants et leur suivi.
De nouvelles voies dans la lutte contre le dopage des mineurs
Günter Plus jeuneenquêteur en chef de l’Agence mondiale antidopage, voit donc la nécessité d’améliorer la communication. Younger a déclaré à Deutschlandfunk qu’il était choqué par la pression exercée sur les jeunes athlètes. Il est nécessaire d’atteindre plus rapidement et plus efficacement les jeunes sportifs et de leur fournir des informations préventives.
Avec l’aide de influenceurs À l’avenir, l’AMA souhaite pénétrer dans les espaces de vie numériques des mineurs afin de les sensibiliser. L’objectif est que les jeunes athlètes réalisent qu’ils peuvent parler à l’AMA pour exprimer leurs craintes et leurs inquiétudes. L’AMA travaille également au renforcement de sa communication dans les pays chinois et russophones.