Des dizaines de personnes arrêtées lors d’une manifestation contre le défilé de la fierté interdite à Istanbul

La police turque a arrêté dimanche des dizaines de personnes à Istanbul lors d’une manifestation contre le cortège interdit de la Pride. C’est ce que rapportent les agences de presse internationales. Le nombre exact d’arrestations n’est pas connu. L’organisation LGBTI turque Kaos GL parle de « plus de deux cents »mais les autorités turques n’ont pas encore partagé d’informations sur d’éventuelles arrestations.

La plus grande ville de Turquie a interdit le défilé de la fierté depuis 2015 en raison de « troubles potentiels de l’ordre public ». Pourtant, dimanche, comme chaque année, des centaines de personnes avec des drapeaux arc-en-ciel sont descendues dans les rues autour de l’emblématique place Taksim, lieu de ralliement traditionnel pour les manifestations. Avant le début officiel de la manifestation, la police anti-émeute a fait une descente dans plusieurs cafés et y a passé des menottes, selon l’AFP. Bülent Kilic, un photographe AFP expérimenté et primé, a également été arrêté – on ne sait pas pourquoi. Selon plusieurs témoins qui se sont entretenus avec l’agence de presse, les agents ont tenté d’empêcher la presse d’enregistrer les arrestations.

L’organisateur du défilé écrit sur Twitter qu’il n’a « pas peur ». « Nous poursuivrons nos activités dans des endroits sûrs et en ligne. » Le Conseil de l’Europe a également récemment exprimé des voix combatives. Commissaire aux droits de l’homme, Dunja Mijatovic, a appelé vendredi les autorités turques à lever l’interdiction et à « assurer la sécurité des manifestants pacifiques ». Et Milena Buyum de l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a revendiqué dimanche Twitter que les détenus soient libérés « sans condition et immédiatement ».

L’homosexualité n’est plus un délit en Turquie depuis 1858, mais elle n’est toujours pas acceptée dans certains cercles religieux conservateurs. Les autorités ne sont pas non plus très tolérantes. Par exemple, le service de streaming Netflix a dû arrêter la production d’une série dramatique turque en 2020 sous la pression du gouvernement turc parce qu’elle mettait en scène un personnage homosexuel.



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