Des dizaines de milliers de Russes ont également fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine : « Du jamais vu en temps de paix »

Des dizaines de milliers de Russes sont maintenant arrivés dans la ville turque d’Istanbul. D’autres ont cherché refuge en Arménie, en Géorgie, en Ouzbékistan, au Kirghizistan et au Kazakhstan. À la frontière avec la Lettonie – où vous ne pouvez passer qu’avec des visas européens – des files d’attente de plusieurs heures sont signalées. Et plus tôt, la Finlande a également annoncé qu’un nombre massif de Russes arrivaient dans le pays avec le train à grande vitesse de Saint-Pétersbourg à Helsinki.

Konstantin Sonin, économiste russe à l’Université de Chicago, qualifie la migration russe d'”invisible en temps de paix”. “Il n’y a pas de guerre sur le sol russe”, a-t-il déclaré au New York Times. “Quelque chose comme ça n’est pas rien.”

Les réfugiés russes comprennent des militants, des journalistes et des blogueurs qui craignent des poursuites depuis qu’une nouvelle loi sur les fausses informations a été adoptée au début du mois. Quiconque diffuse des informations allant à l’encontre du discours du gouvernement russe encourt désormais 15 ans de prison.

De plus, il reste aussi des artistes et des musiciens qui ne voient plus d’avenir pour leur art dans la Russie d’aujourd’hui, ainsi que des scientifiques et des gens de la classe moyenne. Ces derniers ont vu avec regret la perte de leurs libertés depuis l’invasion de l’Ukraine. Exit leurs possibilités de voyager, un internet gratuit, des médias indépendants et même l’accès à leur argent en banque.

Les dissidents qui osent protester ouvertement sont arrêtés sans pitié. Selon l’organisation médiatique de défense des droits humains OVD-Info, au moins 14 000 personnes se sont déjà retrouvées en prison en Russie depuis le raid.

Les réfugiés russes doivent reconstruire leur vie à partir de zéro, tout comme les réfugiés ukrainiens. En même temps, ils craignent d’être ignorés simplement parce qu’ils sont russes et à cause de ce que Vladimir Poutine a fait. Alors que la plupart d’entre eux sont juste contre Poutine.

C’est le cas, par exemple, en Géorgie, où les autorités disent que 20 000 Russes sont déjà arrivés depuis l’invasion de l’Ukraine. Les Russes sont interpellés dans la rue et ont du mal à trouver un logement.

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