Des difficultés au rêve US Open : Sinner, un été bouleversé en tant que champion


L’affaire Clostebol, les défaites à Wimbledon et au Canada, le renoncement aux Jeux : après des semaines compliquées, Jannik revient en beauté en s’imposant à Cincinnati et est désormais à deux victoires du deuxième Grand Chelem de sa carrière

Francesco Sessa

6 septembre – 19h24 -MILAN

Un été étrange. Mais dont Jannik Sinner sort renforcé à l’approche de la chère saison des pluies, qui l’a fait entrer l’an dernier dans l’élite du tennis entre Pékin, Vienne, les Finales de l’ATP et la Coupe Davis. Le numéro 1 mondial atteint pour la première fois la demi-finale à Flushing Meadows et entrevoit la possibilité de remporter le deuxième Grand Chelem de sa carrière après l’Open d’Australie, avec donc la perspective d’un doublé extraordinaire Cincinnati-US Open. Tout cela avec un climat loin d’être serein autour de nous et en plus de devoir renverser l’équipe après l’affaire Clostebol. Sous la pluie, évidemment, Sinner s’excite.

LES DOUTES EFFAÇÉS

Quand les choses se compliquent, Jannik joue vraiment. Et en seulement quelques matchs, il a transformé la tension en une incitation supplémentaire à se reconfirmer comme le joueur le plus fort du monde. Pensons au match d’ouverture de cet US Open : Sinner bloqué, presque désorienté dans le premier set face à Mackenzie McDonald, avant de trouver son rythme et de grandir. Et en remontant plus loin, qu’en est-il de Cincinnati ? « Je n’ai pas de grandes attentes », disait-on la veille. Des déclarations que nous attribuions à l’amygdalite qui l’avait contraint à renoncer aux JO, mais qui étaient motivées par l’affaire de dopage dont nous n’avions pas encore connaissance. Les doutes balayés par la victoire du tournoi 1000, un succès qui a redonné des couleurs à un été jusque-là pâle.

MOMENT COMPLIQUÉ

Avant cette combinaison de rêve (Cincinnati et, espérons-le, US Open), Sinner a vécu un triptyque compliqué : Wimbledon, les JO (manqués) et le Canada. Tout cela pendant que Novak Djokovic et Carlos Alcaraz occupaient le devant de la scène, partageant les Championnats et les Jeux. La défaite contre Medvedev en quarts de finale de Wimbledon avait fait mal, Jannik partait alors en vacances en Sardaigne avec Anna Kalinskaya (présente dans la loge pour le match contre la Russe à New York) avant d’annoncer son retrait des Jeux. Et le retour sur les terrains a été compliqué : victoires contre Borna Coric et Alejandro Tabilo au Canada, avant le KO contre Andrey Rublev. Bref : un mois et demi pas comme Sinner, dans l’ombre tourmenté par des hors-terrains compliqués.

LE CAS CLOSTEBOL ET LA RÉACTION

Ensuite, le succès à Cincinnati comme un choc pour repartir. Et une fois la vérité révélée, pour Sinner – bien qu’exonéré – une autre période potentiellement compliquée a commencé : celle de la controverse. Jannik a compris « qui est un ami et qui ne l’est pas » (mots exacts), a reçu des critiques de certains collègues et a dû dire au revoir à l’entraîneur Umberto Ferrara et au physiothérapeute Giacomo Naldi, éléments fondamentaux pour sa croissance. Sans la force mentale d’un champion, ce cocktail mortel aurait pu renverser Sinner. Mais le numéro 1 mondial a réussi à transformer un été compliqué en une autre saison glorieuse : il reste désormais deux étapes, pas évidentes mais loin d’être impossibles, pour empocher le deuxième Grand Chelem de la saison et de sa carrière, en accumulant de nouveaux points. considérant qui l’année dernière à l’US Open s’est arrêté en huitièmes de finale contre Sascha Zverev. En remportant la demi-finale face à Jack Draper, Jannik briserait les 10 000 points au classement : Zverev, 2e du classement, est bloqué à 7075. Sinner fait aussi sensation grâce à un été qui pourrait bientôt devenir glorieux. Même en difficulté.





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