Des baisses d’impôts aux aides sociales : que fait-on ailleurs en Europe pour atténuer le prix élevé de l’énergie ?

Allemagne : jusqu’en mars 2024 sur le gaz, pas 19 mais 7 % de taxe

tu ne marches jamais seul, Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est fait l’écho d’un groupe de Liverpool fin juillet, tentant de rassurer le peuple allemand. Son gouvernement venait d’acquérir une participation de 30 % dans le plus grand importateur de gaz du pays, Uniper, et d’investir 7,7 milliards d’euros dans l’entreprise.

L’inflation allemande atteint 10% et le gouvernement Scholz se concentre principalement sur la réduction des prix du gaz et de l’énergie. Jusqu’en mars 2024, par exemple, les Allemands ne paieront pas 19 mais 7 % de taxe sur l’essence.

D’autre part, les Allemands paieront bientôt une surtaxe énergétique aux fournisseurs d’énergie, dans le but de donner aux fournisseurs plus de ressources pour rechercher de nouvelles sources d’énergie. Scholz s’attend à ce que l’allocation coûtera à un ménage de quatre personnes entre 200 et 300 euros par an.

Certains économistes allemands critiquent les projets allemands. Par exemple, selon Stefan Kooths du principal institut pour l’économie mondiale à Kiel, les mesures sont trop génériques et il est plus logique d’indemniser les groupes les plus durement touchés. Des critiques similaires ont été formulées à l’encontre du plan du ministre des Finances Christian Lindner visant à réduire les impôts afin de stimuler le pouvoir d’achat allemand. Cela aussi offrirait trop peu de réconfort aux faibles revenus.

Espagne : L’aide sociale et les pensions sociales ont augmenté de 15 %

Le gouvernement espagnol a imposé une augmentation maximale des loyers de 2 % par an et a augmenté l’aide sociale et les pensions sociales de 15 %. Les Espagnols bénéficient également d’une réduction de 20 cents sur chaque litre d’essence, payée par le gouvernement et la station-service.

De toutes les grandes économies européennes, le pouvoir d’achat espagnol chute le plus rapidement, avec pas moins de 10,7% en juillet. Cet été, les vacanciers auront remarqué que les hôtels et les vols sont jusqu’à 30 % plus chers.

Les ménages espagnols sont particulièrement préoccupés par les prix de l’énergie. Tout comme au Portugal, ils sont supérieurs de 49 % à ceux de l’année dernière. L’Espagne prend également des mesures rigoureuses dans ce domaine. Avec le Portugal, il a négocié avec la Commission européenne une exception aux règles européennes de libre-échange, ce qui signifie qu’il peut geler les prix de l’énergie pendant un an. Un mégawattheure d’électricité ne coûtera en moyenne pas plus de 50 euros l’année prochaine.

Les prix de l’énergie en Espagne augmentaient déjà bien avant la guerre en Ukraine. Sans toutes ces mesures, la situation aurait été bien plus désastreuse, selon l’agence espagnole de statistiques INE. Un problème supplémentaire est que les salaires espagnols n’ont augmenté que de 2,56 % et sont donc loin derrière les augmentations de prix.

France : Le prix des principaux produits alimentaires surgelés

Le président français Emmanuel Macron avait un lourd message pour les Français lors de sa première journée de travail après les vacances d’été. « Le temps de l’abondance, de l’insouciance et de l’évidence est révolu », a déclaré Macron hier. Il avait auparavant qualifié la baisse du pouvoir d’achat des Français de « prix de la liberté ». Le président souhaite que la consommation d’énergie collective baisse de dix pour cent d’ici deux ans, notamment en demandant à chacun d’éteindre les éclairages inutiles la nuit.

Pendant ce temps, son gouvernement a imposé un plafond des prix de l’énergie après avoir acheté le plus grand fournisseur d’énergie du pays (et le deuxième en Europe), EDF. Le prix de l’électricité augmentera d’un maximum de 4 % par an. La taxe sur l’électricité a également été réduite au minimum, passant de 22,50 euros par mégawattheure à 1 euro pour les ménages et 50 centimes pour les entreprises. A la pompe, le gouvernement français accorde jusqu’à 30 centimes par litre d’essence.

Le monde des affaires français fait aussi sa part. Par exemple, Carrefour, le plus grand supermarché du pays, va geler les prix des 100 denrées alimentaires les plus importantes pendant trois mois.

Macron doit maintenant décider quelles mesures inclure dans le budget 2023. Il préparait déjà les Français aux mauvaises nouvelles. « Je ne vais pas simplement dire ce que les gens veulent entendre. »

Suède : Répartition des revenus du gestionnaire de réseau entre les consommateurs

« Nous ne laisserons pas le président russe Poutine prendre en otage les ménages suédois », a déclaré la semaine dernière la Première ministre suédoise Magdalena Andersson, lorsqu’elle a annoncé qu’elle indemniserait les consommateurs et les entreprises pour les prix élevés de l’énergie.

Le gouvernement Andersson veut obliger l’opérateur de réseau Svenska kraftnät à reverser une partie de ses revenus aux consommateurs et aux entreprises. Il s’agit d’environ trois milliards d’euros. Une législation est encore nécessaire.

L’argent devrait aller principalement aux habitants du sud. Les prix y sont cinq fois plus élevés que dans les autres régions du pays. « Les gens ont la nausée quand ils pensent aux prix de l’hiver prochain », a déclaré Andersson. Dans la région du nord, l’offre d’électricité est bien supérieure à la demande, de sorte que le tarif est bas. Les limites des régions correspondent aux nœuds du réseau dus à des obstacles naturels ou techniques.

On ne sait pas comment l’opérateur du réseau distribuera l’argent. Il peut faire baisser les taux ou rembourser de l’argent. L’administrateur a jusqu’au 15 novembre pour faire des plans. En attendant, il y a des élections en Suède, après quoi tout pourrait être différent. Le plus grand parti d’opposition veut mettre de côté 15 milliards d’euros d’indemnisation.



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