Le mot d’ordre est flexibilité. Giorgia Meloni l’a récemment répété à l’occasion de la visite du président du Conseil européen, Charles Michel, au Palazzo Chigi lundi dernier et le répétera lors de sa première rencontre bilatérale avec Olaf Scholz à Berlin le vendredi 3.

Sur la table la modification des règles sur les aides d’Etat

Un face-à-face qui portera sur la modification des règles sur les aides d’Etat sur laquelle le Conseil européen se prononcera dans une semaine, les 9 et 10 février. A l’origine de la décision, la nécessité côté européen de répondre à l’Inflation Reduction Act américain. L’administration Biden a mis à disposition près de 400 milliards de dollars pour accélérer la transition verte en garantissant une série de prêts et d’aides publiques aux entreprises mais aussi aux familles américaines pour les inciter à produire et acheter du made in USA. Une décision qui a inévitablement des répercussions sur le système de production européen, qui risque de perdre d’importantes parts de marché.

Contre-mesures européennes

D’où la nécessité de trouver des contre-mesures adéquates qui, pour l’Allemagne, devraient se traduire par un assouplissement des contraintes sur les aides d’Etat. En d’autres termes, les Allemands demandent à pouvoir accorder des incitations également sous forme de crédits d’impôt à leurs entreprises sans que cela soit censuré et sanctionné comme une violation des règles de concurrence. Une décision qui, cependant, favorise inévitablement les pays riches disposant d’une plus grande marge de manœuvre budgétaire, comme l’Allemagne mais aussi la France. Un espace que n’ont pas ceux qui, d’abord l’Italie, doivent faire face à une dette monstrueuse qui ne leur permet pas d’augmenter le déficit.

Meloni : un terrain de jeu équitable doit être garanti

Meloni a répété à plusieurs reprises, y compris lors de la récente visite de Michel à Rome, que « l’égalité des conditions » doit être garantie entre les États à travers « un fonds souverain européen pour soutenir les investissements et protéger la souveraineté industrielle et technologique » du continent. Cependant, le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, l’a déjà rejeté : « L’UE de nouvelle génération est la réponse à l’IRA américain, nous n’avons pas besoin de nouveaux fonds mais nous devons mieux utiliser ceux que nous avons déjà ». C’est alors que le mot d’ordre « flexibilité » revient avec force.

Flexibilité sur les fonds européens

« Pour nous, une plus grande flexibilité sur les fonds européens est essentielle », a expliqué le premier ministre ces derniers jours, faisant également explicitement référence au Pnrr. Or, le compromis pourrait être précisément celui de permettre, parallèlement à l’assouplissement des restrictions sur les aides d’État, une plus grande « flexibilité » sur les financements européens, à commencer par le plan de relance et de résilience sur lequel le risque de ne pas pouvoir utiliser toutes les ressources dégagées disponible disponible dans les délais convenus avec Bruxelles est très élevé. C’est pourquoi l’issue de la rencontre entre Scholz et Meloni représente une sorte de pré-enquête du Conseil européen qui suivra la semaine prochaine et qui pourrait être précédée d’une nouvelle étape prochaine avec une visite à Paris qui, pour le moment, , n’est pas encore à l’ordre du jour.



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