Derrière ‘le meilleur rosé de Provence’ se cache une guerre hollywoodienne


Pour ceux qui se rendent au domaine viticole de Brad Pitt en Provence, la porte s’ouvre immédiatement. Ne pas faire visiter à l’invité non invité la cave à vin de plus de 170 ans du Château Miraval. Pas même pour jeter un coup d’œil au studio de musique, que le précédent propriétaire – le pianiste de jazz français Jacques Loussier – y avait construit en 1977. Pas même pour avoir vendu une bouteille magnum de rosé à près de 400 euros. Être renvoyé.

Il fait plus de 30 degrés lorsqu’un homme vêtu de noir de jais et portant des lunettes de soleil Ray-Ban émerge de la maison de sécurité mobile après la porte du – selon Le monde Le domaine de 600 acres vient péniblement. Derrière lui se trouve un poste avec des caméras de sécurité à côté des cyprès. La succession française est à nouveau à l’honneur cet été : les médias étrangers bourdonnent de reportages sur la bataille juridique entre Pitt et son ex Angelina Jolie.

« Je n’ai pas le droit de vous dire quoi que ce soit », répond l’agent de sécurité par-dessus le gazouillis du cricket. « Je voudrais que tu partes maintenant. »

Tout le temps bas

Musiciens Mary J. Blige, Sting, Snoop Dogg, réalisateur Francis Ford Coppola : les stars américaines aiment le vin et veulent le monétiser avec leur propre marque. Pour les acteurs Pitt et Jolie, couronnés en tant que couple de conte de fées « Brangelina » après leurs retrouvailles, Château Miraval s’intégrait parfaitement dans le paysage hollywoodien.

En 2008, ils sont entrés dans le château du sud de la France entre le hameau de Correns et le village de Le Val, à environ une heure et demie de Cannes, la ville du cinéma français. En 2014, ils se sont mariés dans la chapelle du château de plus de trente chambres, mais avec la rupture deux ans plus tard, le conte de fées était déjà terminé.

En plus de la question persistante de la garde de leurs enfants, Miraval est devenu l’autre point bas de leur divorce féodal. En quoi le Temps de Los Angeles ont commencé à l’appeler «la guerre du rosé», le domaine français se dispute toujours, pour lequel ils ont payé 25 millions d’euros à l’époque.

Vins d’Hollywood, de gauche à droite : Brad Pitts Miraval, Mary J. Blidge’s Sun Goddess, Stings When We Dance, Snoop Doggs Cali Rosé et Francis Ford Coppola’s Coppola.

La bataille juridique tourne autour de la question de savoir si Pitt avait droit aux parts de Jolie dans le domaine et la production de vin, qu’elle a secrètement vendues en 2021 au milliardaire russe Yuri Shefler, qui a fait fortune avec la vodka après la chute de l’Union soviétique. Selon le Financial Times une filiale de sa société Stoli a versé 64 millions de dollars (59 millions d’euros) à Jolie.

Non seulement Pitt veut la part de Jolie, mais il pense aussi qu’en raison des investissements dans le domaine et la production de vin, il a déjà droit à plus de 50 %. Le mois dernier, Kamp-Jolie l’a accusé d’avoir  » pillé  » la serre de Miraval pour des projets de passe-temps tels que des rénovations coûteuses de piscines et la modernisation du studio de musique, où Pink Floyd et Wham, entre autres, ont enregistré des albums. Ce reportage a de nouveau été suivi à la fin du mois dernier par des rumeurs selon lesquelles un règlement était en cours, mais cela n’a pas été confirmé dans les médias étrangers.

Pitt et Jolie ont pris un bon départ à Miraval. Pour la production de vin, les deux ont conclu un partenariat avec la célèbre famille viticole française Perrin. Le choix du rosé s’est avéré judicieux. Alors que la consommation des autres vins a quelque peu diminué au cours de la dernière décennie, celle du rosé a continué d’augmenter, selon les chiffres de l’Observatoire Mondial du Rosé. Aujourd’hui, un verre à vin sur dix dans le monde contient du rosé.

Petit fardeau

Le commerce ne semble pas affecté par le divorce conflictuel. Miraval fait selon le Financial Times un bénéfice de 15 millions de dollars en 2022. C’est aussi l’année où Pitt est allé en justice pour la vente par Jolie de sa part au russe Shefler, dont la société, après l’achat, a exulté en voulant faire de Miraval « le meilleur rosé du monde ».

Il va maintenant dans cette direction. Magazine du Figaro a élu cette année Miraval meilleur rosé de Provence, berceau du vin rosé. La bonne performance n’a pas grand-chose à voir avec l’ingérence russe. Pitt réussirait à les tenir à distance tout en dirigeant la cave.

Château Miraval à Le Val dans le sud-est de la France.  Image ANP

Château Miraval à Le Val dans le sud-est de la France.Image ANP

Les documents judiciaires cités par les journaux étrangers montrent que Pitt parle d’une « action de vengeance » de Jolie, d’une « OPA hostile ». Avec l’invasion de l’Ukraine, un copropriétaire russe serait préjudiciable à la marque Miraval. L’entreprise de Shefler se dit solidaire de l’Ukraine et parle d’une campagne de diffamation de Pitt. En tout cas, dit l’acteur, « avec des inconnus comme copropriétaires », il ne peut plus profiter de sa place sous le soleil provençal.

Pitt aurait convenu avec Jolie qu’il était le seul à pouvoir acheter sa part. Selon l’actrice, les conversations à ce sujet se sont bloquées parce que Pitt voulait lui imposer un devoir de confidentialité concernant son comportement agressif présumé. Pitt nie, mais Jolie affirme qu’il l’a violemment agressée, elle et leurs enfants, en état d’ébriété, ce qui expliquerait pourquoi Jolie a demandé le divorce en 2016.

Le drame du château dépasse largement les moins de cinq mille habitants du Val. Le sarde Lucas Gevraise (23 ans), à la moustache noire dont les pointes torsadées ressortent en l’air, est le patron de l’épicerie fine L’Entrepôt Italien. Il montre fièrement le grand réfrigérateur Miraval, qu’il a comme seul vendeur dans le village. Autour d’elle marchandise Miraval : refroidisseurs à vin, chapeaux, éventails.

Non, Pitt ne se montre pas dans sa boutique, mais il connaît le vigneron Marc Perrin. Malgré les invitations, la visite de la cave n’a pas encore eu lieu. « Trop occupé », dit le jeune entrepreneur, alors qu’il coupe du jambon pour un client. Sa femme Margot (30 ans) s’occupe quant à elle d’une dame qui a sorti du réfrigérateur deux bouteilles standard de Miraval Côtes de Provence rosé. « Ce sera 56 euros. »



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